« François » ne sait plus quoi aller chercher pour critiquer l’Occident et les catholiques traditionalistes (qu’il évoque comme « intégristes », équivalent aux « intégristes islamistes », des djihadistes quoi…).
Lu chez Riposte catholique :
« Le 18 novembre dernier, le pape François a reçu en audience les participants à la réunion organisée par l’Istituto para el Dialogo Interreligioso de la Argentina (IDI), et il a notamment salué trois des dirigeants de cet organisme, le Père Guillermo Marco, le responsable musulman Omar Abboud et le rabbin Daniel Goldman, tous trois vice-présidents de l’IDI. Le Souverain Pontife a prononcé une allocution dont voici un extrait traduit à partir de la version anglaise (il n’existe pas de version française comme c’est de plus en plus souvent le cas désormais…).
Il est important que nous démontrions que nous croyants sommes un facteur de paix pour les sociétés humaines et que nous puissions ainsi répondre à ceux qui nous accusent injustement de fomenter la haine et d’être la cause de la violence. Dans le monde incertain d’aujourd’hui, le dialogue entre les religions n’est pas un signe de faiblesse. Il trouve sa propre raison d’être [en français dans le texte] dans le dialogue de Dieu avec l’humanité. Il s’agit de changer les attitudes historiques. Une scène de la Chanson de Roland me revient comme un symbole, lorsque les chrétiens vainquirent les musulmans et les alignèrent devant le font baptismal, un [chrétien] tenant une épée. Et les musulmans avaient à choisir entre le baptême et l’épée. C’est ce que les chrétiens firent. C’est une mentalité qu’on ne peut plus accepter aujourd’hui ni comprendre et qui ne fonctionne plus.
Il ne s’agit pas là d’une improvisation du pape François, comme il en commet tant notamment en avion, mais d’un texte écrit et publié. Le moins qu’on puisse en dire, c’est que le Saint-Père prend quelques libertés avec la vérité historique et le texte même de la Chanson de Roland, pour appuyer ses affirmations.
La Chanson de Roland s’inspire en partie d’un événement historique, l’expédition de Charlemagne en Espagne de 778, le siège avorté de Saragosse, la retraite de l’armée des Francs menacée d’une intervention de l’émir de Cordoue, la prise et le pillage, au passage, de Pampelune, puis le revers de son arrière-garde prise en embuscade, essentiellement par des Basques, à Roncevaux. Il n’est pas inutile de rappeler que cette expédition en Espagne fut décidée à la demande de plusieurs gouverneurs musulmans d’Espagne, en rébellion contre l’émir de Cordoue, et que l’Espagne fut conquise par les musulmans sans que les autochtones les y invitent…
La Chanson de Roland n’est évidemment pas une chronique historique racontant des événements, mais un poème épique, une chanson de geste, dont le plus ancien et plus complet manuscrit, rédigé en anglo-normand remonte au tout début du XIIe siècle, quatre siècles après les faits qu’il est supposé raconter…
Le souvenir du pape François évoquant la victoire des Francs sur les musulmans, est donc confus, car l’expédition ne fut pas une victoire.
Le texte même de cette chanson de geste, ne corrobore pas le souvenir que le Saint-Père en a et qu’il évoque. L’affaire fictive du baptême de force des musulmans supposés vaincus après la prise de Saragosse – qui n’eut pas lieu – n’a rien d’historique mais est une pure imagination du poète. On trouve aux vers 3666 à 3674 cette invention littéraire :
Le roi [Charlemagne] croit en Dieu, il veut faire son service ; et ses évêques bénissent les eaux. On mène les païens jusqu’au baptistère ; s’il en est un qui résiste à Charles, le roi le fait pendre, ou brûler ou tuer par le fer [l’ancien français ocire veut dire tuer, massacrer, assassiner pas nécessairement par le fer : il n’est pas question d’un chrétien tenant une épée dans le texte original]. Bien plus de cent mille sont baptisés vrais chrétiens, mais non la reine. Elle sera menée en douce France, captive : le roi veut qu’elle se convertisse par amour.
Comment dès lors affirmer que « c’est ce que les chrétiens firent » ? »
Pour découvrir la Chanson de Roland, joliment présentée :