A l’avant-veille de la prochaine Manif Pour Tous qui promet encore une fois d’être un succès, le Premier ministre Manuel Valls choisit le quotidien « chrétien » La Croix pour défendre la famille qui est « un repère, un pôle de stabilité ».
Il n’évoque évidemment aucun revirement sur la loi Taubira mais tente sans doute de décourager les manifestants en durcissant la ligne gouvernementale contre la gestation pour autrui (GPA).
Après avoir réaffirmé la position de François Hollande : la GPA « est et sera interdite en France », le chef du gouvernement annonce que la France « exclut totalement » d’autoriser « la transcription automatique » des actes de filiation d’enfants nés par mère porteuse à l’étranger, « car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA ».
Il poursuit : « Il est incohérent de désigner comme parents des personnes ayant eu recours à une technique clairement prohibée tout en affirmant qu’ils sont responsables de l’éducation des enfants, c’est-à-dire chargés de la transmission de nos droits et de nos devoirs. Il ne faut pas laisser dire non plus que ces enfants sont sans filiation ni identité. Ils ont une filiation et une identité, mais établies à l’étranger ».
Comme c’est touchant… Mais comme la ficelle est grosse !
Parce qu’en attendant le gouvernement n’a pas fait appel de la décision de la Cour européenne des Droits de l’Homme de condamner la France pour avoir refusé de reconnaître le lien de filiation entre un enfant né par GPA à l’étranger et ses parents Français.
Le gouvernement n’a pas non plus fait interdire la tenue, la semaine dernière, de réunions et de consultations de la part d’une agence américaine proposant la GPA… à Paris !
Alors que Manuel Valls soit bien sûr d’une chose, toutes les familles qu’il a fait gazer l’année dernières lors des premières Manif pour Tous n’ont pas l’intention de lâcher la bataille, surtout lorsqu’elles se souviennent de ses positions sur la GPA en 2011… Il avait en effet déclaré à Têtu : « Je comprends que certains au PS aient peur d’une dérive vers une marchandisation du corps des femmes qui pourrait se révéler immaîtrisable. Mais au-delà de ces précautions, c’est une évolution qui est incontournable, à condition qu’elle soit encadrée.
Contrairement à ce que disent ceux qui sont par principe hostiles à la GPA, je crois que si celle-ci est maîtrisée, elle est acceptable, et j’y suis donc favorable ».
Suffisamment clair pour que nous soyons nombreux dans les rues dimanche !