« La vente des domaines appartenant aux institutions publique ou aux collectivités territoriales, qu’il s’agisse d’hôpitaux, de palais de justice, de casernes ou d’écoles est un des plus grands drames pour le patrimoine de ce début de XXIe siècle. Car l’État – qu’on pensait désargenté avant qu’on constate curieusement, à l’occasion de la crise sanitaire, qu’il dispose de réserves quasiment inépuisables – cherche en permanence à vendre ses bijoux de famille sans aucun égard pour les monuments historiques concernés. Au bien public, l’État préfère souvent la satisfaction d’intérêts privés.
C’est le scénario qui menace le domaine de Grignon, l’un des deux sièges de l’Institut national agronomique, fusionné en 2007 avec trois autres écoles pour donner naissance à AgroParisTech.
Sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, cette école doit s’installer prochainement sur le plateau de Saclay. Pour financer les travaux, la vente des sites de la rue Claude Bernard et du domaine de Grignon, avec son superbe château Louis XIII (ill. 1), a été décidée. Le premier a déjà été vendu, et le second est en cours de cession. Après que le Paris Saint-Germain a fort heureusement renoncé à y installer son centre de formation, une procédure de vente a été lancée, qui devrait aboutir d’ici deux à trois mois au choix d’un nouveau propriétaire. Il y a tout lieu de s’en inquiéter.
Après avoir donné un rapide historique de ce domaine, nous regarderons un à un les scandales qui émaillent cette affaire, avant de conclure sur les prochaines étapes, et espérons-le un dénouement satisfaisant. […] »
Source et suite : La Tribune de l’Art