Le Monde se fait plaisir. En plein débat sur le « mariage » homosexuel, et face à la réaction que suscite le projet de loi, le quotidien panique et tente d’user de la corde affective pour faire pleurer dans les chaumières. Ainsi consacre-t-il un article, dans sa déclinaison Économie datée du 21 janvier, aux discriminations dont sont l’objet les homosexuels.
Citant un rapport de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, dont on se demande bien d’où lui vient précisément son autorité, et dont l’enquête remonte à 2008, Le Monde indique que 12 % des homosexuels déclaraient alors avoir été écartés d’une promotion interne, 8 % avoir été discriminés lors d’un recrutement, 4,5 % avoir été licenciés ou forcés de démissionner à cause de leur orientation sexuelle.
Poursuivant leur démarche victimaire, les journaleux déclarent que « les chercheurs ont calculé que les hommes homosexuels (mais pas les femmes) ont une rémunération inférieure de 6,2 % en moyenne, à celle de leurs homologues hétérosexuels dans le privé et de 5,5 % dans le public« .
Bigre. Mais comment peut-on affirmer que les déboires professionnels des uns et des autres sont provoqués par leur orientation sexuelle ? Y aurait-il aveu de l’employeur ? Les salariés exhiberaient-ils leur état de vie privé au travail, que tout le monde sache avec qui ils couchent ? Il y a là une manie récurrente qui consiste à vouloir s’identifier à son comportement sexuel : à partir de là, s’enfermant délibérément dans une catégorie, on a vite fait de sombrer dans la surenchère victimaire et d’invoquer son état de vie, auquel on se réduit, pour expliquer son échec. C’est pas moi, c’est lui ! Déresponsabilisation bien commode…