Cette révolte populaire, apolitique et spontanée contre la hausse des taxes sur le carburant – mais plus généralement contre la baisse du pouvoir d’achat, une fiscalité écrasante et une classe politique déconnectée des besoins de la France réelle – a connu aujourd’hui un vif succès.
Même dans des petites villes qui n’avaient pas vu de manifestation depuis des décennies, il y eut des foules relativement importantes. On parle de 2 000 rassemblements.
Sur le plan national, le Ministère de l’Intérieur prétend qu’il y avait 282 000 manifestants (il avait commencé par parler de 38 000), ce qui veut dire, selon l’habitude du ministère et en recoupant les informations, qu’il y avait au moins 500 000 manifestants et peut-être un million, dont beaucoup pour qui s’était la première fois.
Il y eut des incidents avec des gens qui ont essayé de forcer les barrages filtrants avec leur voiture, des macronistes ou des gens qui n’ont pas l’habitude qu’on ne leur cède pas :
Un manifestant a ainsi trouvé la mort… et 227 ont été blessés, dont six gravement.
Par ailleurs le ministère de l’Intérieur annonce 117 interpellations donnant lieu à 73 gardes à vue.
C’est la « France périphérique », à travers ces manifestations et blocages, qui crie son exaspération. Et certains ont dû transpirer dans les préfectures et surtout à l’Elysée, dont se sont approchés des centaines de manifestants avant d’être repoussés par la police ! Macron n’avait-il pas pourtant dit « qu’ils viennent me chercher » ?
Le Président de cette affreuse République parvient à générer une opposition populaire pas vue depuis très longtemps.
Quelle suite va connaître ce mouvement ? Il reste imprévisible.
Mais même si elle a bien sûr ses faiblesses et ses limites, que nos lecteurs ont bien deviné, cette mobilisation est un signal important.
Le climat en France a rarement été aussi favorable à l’accession au pouvoir d’une droite populiste, voire nationaliste.
Là question reste : où est celle-ci ?