L’Iran est secoué par des manifestations dans une quarantaine de villes depuis six jours. Si le mouvement paraît encore désorganisé et dépourvu de meneur, la police a déjà procédé à plus de 450 arrestations, surtout des jeunes des classes populaires, et 21 personnes sont mortes, dont 16 manifestants. Le mouvement de contestation a pour origine l’inflation (10 %, contre 0,22 % dans l’UE), le chômage (12,5 % au total et 30 % chez les jeunes), et le manque de perspectives d’avenir. C’est l’annonce du budget 2018 du président Hassan Rohani, qui prévoyait une augmentation de 50 % du prix de l’essence ainsi que celui des œufs – d’où le nom de « révolution des œufs » –, qui a provoqué la colère des classes populaires. Le président a fini par faire machine arrière. Les premières manifestations ont été observées à Mashhad, la deuxième ville du pays dans le nord-est de l’Iran, avant de s’étendre à l’ouest dans une quarantaine de villes secondaires. Pour le moment, la capitale Téhéran semble relativement épargnée par la violence. Mais les gardiens de la révolution se disent prêts à intervenir en cas de débordements.