On sait que l’Etat d’Israël remigre sans ménagement ses clandestins afin de rester religieusement homogène, seuls les Juifs peuvent immigrer et s’installer durablement sur le territoire de cet Etat. Si n’importe quel pays occidental faisait la même politique migratoire, ce serait un scandale international, on parlerait de racisme et l’opprobre serait général. Mais on ne peut rien reprocher au petit Etat qui a donc tous les droits parce que ce serait, nous dit-on sans rire, la seule démocratie du Proche-Orient.
Mais le scandale est poussé à son paroxysme quand on sait que les clandestins que remigre Israël ne sont pas forcément renvoyés dans leur pays d’origine, mais… en France. C’est ce que raconte un article du Monde et dans lequel on apprend qu’un certain Merhawi, Erythréen, a été expulsé de l’Etat hébreux non vers son pays d’origine, mais… à Lyon. Merhawi a beau avoir vécu près de 10 ans en Israël, a vu naître là-bas ses deux enfants, la seule démocratie du Proche Orient n’en a pas voulu. On remarquera que cet Etat ne connaît pas le droit du sol (règle juridique qui consiste à attribuer la nationalité à une personne en raison de sa naissance sur un territoire). Ce même droit du sol qui, en France, est très défendu par un puissant lobby dont le coeur n’est pas forcément lié à notre pays.
Ce même lobby crierait au racisme si le nouveau migrant n’avait pas tous les droits, et c’est ainsi qu’une organisation subventionnée aide Merhawi à trouver un appartement, parce qu’actuellement Merhawi et ses deux enfants sont très déçus car logés dans deux chambres de foyer, ce qui ne leur convient pas. Mais pas de problème, « pour lui, la signature du bail est une question de semaines » nous dit la responsable de l’association. Les centaines de milliers de SDF que compte la France apprécieront. On notera que l’Etat hébreux ne lui a pas fait de cadeau puisque, à son arrivée en France, le 28 janvier dernier, Merhawi et ses enfants n’avaient « qu’un seul bagage familial, un grand sac, celui où chaque membre de la famille a casé quelques bribes de sa vie d’avant. » Néanmoins, malgré cela, Merhawi a la nostalgie d’Israël, d’autant que le malheureux n’a pas le Wi-fi. « C’est un vrai problème car je me sens très isolé, coupé de ceux qui constituaient mon entourage en Israël » nous explique-t-il…
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Vous avez aimé l’histoire de Merhawi ? Alors, allez vite découvrir l’histoire d’Esteer, Soudanaise et, paraît-il, athlète de haut niveau, et des 8 membres de sa famille, qu’Israël voudrait envoyer à Bugeat, en Corrèze. On y apprend que « les autorités israéliennes, qui ne reconnaissent pas le statut de réfugiés aux 40 000 migrants africains sur son sol, n’ont pas forcément la possibilité de les expulser mais font tout pour leur rendre la vie impossible et les pousser au départ, » au point que l’UNHCR qualifie la situation de l’athlète et de sa famille comme « vulnérable. » N’y a-t-il pas, dans la seule démocratie du Proche Orient d’organismes tels que la Licra ou le CRIF pour lutter contre le racisme ?