Le syndicat militaire ACMP-CGPM préfèrerait ne pas voir de réfugiés s’installer dans les casernes de Coxyde et de Lombardsijde, laisse-t-il entendre jeudi. Des entraînements y ont lieu au quotidien et le syndicat se demande dès lors s’il est bien indiqué d’accueillir des migrants traumatisés et à la recherche de lieux sûrs là où des exercices de tirs sont réalisés.
On ne souhaite cependant pas confirmer cette information au sein de Fedasil, dont la porte-parole, Mieke Candaele, souligne que la proximité d’entraînements militaires ne constitue pas un argument pour ne pas recevoir de demandeurs d’asile. « Nous nous informons à ce sujet et si les accompagnateurs devaient se rendre compte que les exercices représentent un problème pour un certain nombre de gens, des mesures adaptées seraient alors prises. Des accords clairs ont également été conclus avec la Défense: les réfugiés sont séparés des activités militaires ».
La porte-parole de Fedasil ajoute que d’autres demandeurs d’asile ont déjà été accueillis dans les casernes d’Elsenborn et de Florennes, où des exercices ont également lieu. La comparaison ne tient toutefois pas, selon le syndicaliste Yves Huwart. « Les manoeuvres à Elsenborn sont plus étalées dans le temps et se déroulent à des kilomètres de distance des réfugiés, alors qu’à Lombardsijde, elles se tiennent chaque semaine et à proximité d’eux. Florennes dispose aussi d’un très vaste domaine. En outre, les F-16 y décollant et y atterrissant sont autre chose que des exercices de tirs ».
Le syndicat souhaite à présent initier un dialogue pour examiner si l’analyse de risques a été correctement effectuée et si des mesures de prévention sont nécessaires. « Si une calamité devait se produire, on ne pourra pas dire que l’on n’était pas averti », prévient encore Yves Huwart. « Si cela ne se passe pas bien, il faudra en assumer la responsabilité ».