L’Ile Chevallier, à Pont-l’Abbé, en 1911, n’était pas à proprement parler cet endroit bucolique qu’on aime aujourd’hui admirer. La petite Maria qui, au demeurant, n’a guère grandi, naît dans un monde qui va connaître la guerre. Puis une seconde. Rapidement veuve, Maria Le Maréchal vit sa vie de femme et de mère ordinaire. Tient sa boutique, sert des verres, du sans-plomb et de l’ordinaire. Laisse sa coiffe grandir sans céder à la mode de la ville, «mod’ giz ker». Jusqu’à devenir, à plus de 100 ans, star de publicité (NDCI : des publicités Tipiak), objet de curiosité parfois déplacée et, surtout, la dernière des Bigoudènes à porter, au quotidien, la grande coiffe.
Jamais sans sa coiffe… « Moi, le matin? D’abord le café et après, je mets ma coiffe. Enfin, ça dépend, des fois aussi, je fais l’inverse », sourit-elle, naturellement. Naturellement parce que c’est ainsi, que ça l’a toujours été et que ça le sera jusqu’au bout. Elle a vécu deux guerres, est devenue veuve. Elle a connu les transformations du monde. Elle n’a rien inventé, rien créé. Juste vécu. Mais elle n’a jamais baissé la tête, ne s’est jamais décoiffée devant l’adversité. Simplement, sincèrement. Avec elle disparait toute une époque. Un siècle de fierté bigoudène..
Source : letelegramme.fr