La Cour européenne des droits de l’homme a tranché : arrêter l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert est conforme au « droit à la vie » tel qu’il est défini par la Convention européenne des droits de l’homme. L’arrêt très attendu valide donc la décision prise par le Conseil d’Etat français.
Ce sont donc des juges qui décident que la vie d’un homme ne vaut pas la peine d’être vécue… Que doivent donc en penser les 1700 personnes qui sont dans le même état que lui ?
La vie de Vincent Lambert est sacrifié sur l’autel d’un agenda politique mortifère. L’arrête de l’hydratation et de l’alimentation seront un calvaire. Calvaire qui permettra ensuite de défendre la « nécessité » de légaliser une euthanasie « propre »…
Une décision prise à 12 voix contre 5. Les cinq juges « dissidents » ont qualifié la décision d' »effrayante » :
« Après mûre réflexion, nous pensons que, à présent que tout a été dit et écrit dans cet arrêt, à présent que les distinctions juridiques les plus subtiles ont été établies et que les cheveux les plus fins ont été coupés en quatre, ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu’une personne lourdement handicapée, qui est dans l’incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l’eau, et que de plus la Convention est inopérante face à cette réalité. Nous estimons non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus – et nous regrettons d’avoir à le dire – qu’elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu’ici offerte aux personnes vulnérables…
(…) En 2010, pour célébrer son cinquantième anniversaire, la Cour a accepté le titre de Conscience de l’Europe en publiant un ouvrage ainsi intitulé. À supposer, aux fins du débat, qu’une institution, par opposition aux personnes composant cette institution, puisse avoir une conscience, pareille conscience doit non seulement être bien informée mais doit également se fonder sur de hautes valeurs morales ou éthiques. Ces valeurs devraient toujours être le phare qui nous guide, quelle que soit « l’ivraie juridique » pouvant être produite au cours du processus d’analyse d’une affaire. Il ne suffit pas de reconnaître, comme la Cour le fait au paragraphe 181 de l’arrêt, qu’une affaire « touche à des questions médicales, juridiques et éthiques de la plus grande complexité » ; il est de l’essence même d’une conscience, fondée sur la recta ratio, de permettre que les questions éthiques façonnent et guident le raisonnement juridique jusqu’à sa conclusion finale. C’est précisément cela, avoir une conscience. Nous regrettons que la Cour, avec cet arrêt, ait perdu le droit de porter le titre ci-dessus ».