Les évêques de France se sont rapidement pris les pieds dans le tapis à propos du débat sur le projet de parodie homosexuelle de mariage.
Alors qu’on a assisté à des velléités de résistance ça et là, la Conférence épiscopale française vient de publier jeudi un long document officiel en bonne partie affligeant.
Le « conseil famille et société » de la Conférence y déclare par exemple que «L’Église se veut accueillante à l’égard des personnes homosexuelles et continuera à apporter sa contribution à la lutte contre toute forme d’homophobie et de discrimination.»
La première erreur est de reprendre le vocabulaire piégé du Système (intrinsèquement antichrétien et de gauche, faut-il leur rappeler) : homophobie et discrimination.
« Homophobie » ne veut rien dire en soi et comme tous les nouveaux termes construits avec le suffixe « phobie », il sert à condamner à peu de frais tout et n’importe quoi en jouant sur la peur d’être mal vu.
« Condamner toute forme de discrimination » est une absurdité totale, qui là aussi permet au Système d’interdire certaines discriminations (discriminer = faire un choix) tout en en pratiquant d’autres sans vergogne. La Conférence épiscopale a-t-elle oublié que la discrimination fait partie de la vie, que l’Eglise la pratique elle-même largement (par exemple entre baptisés et non-baptisés, dans l’accès à la prêtrise, etc.), et que le Christ lui-même y revient régulièrement (le bon grain et l’ivraie) ?
Par ailleurs, le sirupeux bla-bla épiscopal fait mal la distinction entre les personnes d’une part, qu’il faut plaindre et aimer (c’est-à-dire vouloir guérir), et d’autre part l’homosexualité que l’Ecriture et la Tradition ont toujours condamné dans les termes les plus vifs (sans parler de l’épisode relativement homophobe de Sodome et Gomorrhe).
En reprenant la rhétorique absurde de la Gauche, les évêques modernistes de France se placent naturellement à sa remorque. Rien de nouveau sous le soleil, et la crise de l’Eglise est loin d’être finie.
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Publié par surprise, jeudi en fin d’après midi, un long document issu du «conseil famille et société» de la conférence des évêques de France affirme «refuser l’homophobie» et cherche à «entendre la demande des personnes homosexuelles» en vue d’«ouvrir un vrai débat» sur le projet de loi sur le mariage homosexuel.
Signé par les douze personnes de ce conseil (quatre évêques dont Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, mais aussi le psychanalyste Jacques Arènes, et la religieuse Geneviève Médevielle, professeur de théologie morale), ce document ne concède toutefois rien à la position de l’Église catholique – «le discours en faveur de l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe part d’une vision tronquée du droit» – mais cherche à approfondir comme jamais toutes les dimensions du problème posé afin d’aboutir à une «solution originale qui fasse droit à la demande de reconnaissance des personnes homosexuelles sans pour autant porter atteinte aux fondements anthropologiques de la société». Car «une évolution du droit de la famille est toujours possible».
Le premier problème soulevé est en particulier celui de l’absence de «langage partagé» sur le sujet. «Les discours, parfois idéologiques, se croisent» déplore l’Église de France dont celui consistant «à penser que le mariage est ordonné à la fondation d’une famille et qu’il ne peut donc concerner que les couples hétérosexuels»… Le texte dénonce donc l’absence de «débat politique» et regrette que «si toute réticence ou interrogation devant cette réforme du droit de la famille est qualifiée a priori “d’homophobe”, il ne peut y avoir de débat au fond. Il en va de même lorsque la requête des personnes homosexuelles est disqualifiée a priori.»
À ce titre, ce document – qui rappelle des enseignements validés par la Congrégation pour la Doctrine de la foi dès 1976 – appelle de façon très nette à «refuser l’homophobie». Il constate qu’«il n’est pas toujours facile d’assumer son homosexualité dans son milieu professionnel ou son entourage familial. Les préjugés ont la vie dure et les mentalités ne changent que lentement, y compris dans nos communautés et familles catholiques». Mais, estiment les signataires: «Le refus de l’homophobie et l’accueil des personnes homosexuelles, telles qu’elles sont, font partie des conditions nécessaires pour pouvoir sortir des réactions épidermiques et entrer dans un débat serein autour de la demande des personnes homosexuelles.» Il faut donc, insistent-ils encore, «entendre la demande des personnes homosexuelles».
S’ensuivent des considérations sur «les limites du pacs (pacte civil de solidarité)» et sur la «recherche symbolique» de la part des couples homosexuels d’une «forme d’union plus solennelle» mais qui ne cherche à «ne garder du mariage que la sincérité et l’authenticité du lien amoureux». Soit «une vision très individualiste du mariage qui n’est pas celle du droit français». Sont également étudiées les «conséquences juridiques» de la réforme envisagée dont «la présomption de paternité» et le fait que «la loi ne doit pas mentir sur l’origine de la vie».
Reste à évaluer l’autorité de ce texte. Il est qualifié dans une introduction écrite de «note de travail» par le porte-parole de l’épiscopat Mgr Bernard Podvin. Mais il est aussi extrêmement fouillé et se veut aux antipodes d’un débat déjà très clivé. De plus, alors que la polémique s’enflamme, aucune annonce officielle n’a curieusement été faite pour le présenter et le diffuser. Il a été publié, sans crier gare, sur le site de l’Église de France.
Ce qui laisse supposer, compte tenu des différentes interventions d’un autre style contre ce projet de loi, menées ces derniers temps par les cardinaux André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques, et Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, que des divergences existent dans l’Église de France sur la méthode à appliquer pour affronter cette question.
LIRE AUSSI:
» DOCUMENT (pdf) – Le texte publié par le conseil
» Mariage gay: deux Français sur trois pour un référendum
» Mariage gay: le Pape entend peser sur le débat
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À la une
Selon le Larousse, la phobie est décrite comme ;
« La crainte déraisonnable à l’égard d’objets, de situation ou de personnes bien définis dont le sujet reconnaît le caractère injustifié mais dont il ne peut se débarrasser. Dans le langage courant c’est : une aversion vive ou une peur très vive de quelque chose ».
Considérer comme le fait la loi, et comme l’accepte l’Église, que l’homophobie est un rejet, de l’homosexualité, y compris par la violence et par le verbe, revient dans un processus de victimisation des homosexuels à considérer que les homophobes sont anormaux ou malades et donc qu’ils doivent se soigner et ne pas se reproduire.
La logique conduit donc à favoriser le mariage des sains et normaux que sont les homosexuels, qui au passage devront pour se reproduire se mettre à « cloniquer », et à soigner ou sanctionner les homophobes que la médecine ne pourrait débarrasser de leurs peurs irraisonnées.
L’Eglise en est restée au XVIème siècle sur els questions sociétales, peut-être que dans 400 ans elle reconnaitra ses erreurs mais rien n’est moins sûr…
Autre point: ne pensez pas que toute nouveauté est un progrès, l’histoire l’a démontré. La question n’est pas une course à la « modernité » mais à la sagesse.
Que les partisans du mariage gay fassent de même: regarder la question en face, la traiter de fond en comble. Là le débat changerait d’épaisseur.
Ce n’est pas le sujet !
Voir le catéchisme de l’élise catholique, articles 2357 à 2359.
Tout y est dit.
Il ne faudrait quand même pas dénier à ceux qui ne partagent pas le point de vue gouvernemental de s’exprimer, de le contester, d’opposer des arguments réels à des fantasmes égoïstes.
et la condamnation votre seule position?
Les arguments avancés par l’Église méritent mieux en retour.
Laïcité ne signifie pas museler les religions, ce serait du laïcisme (ou le fondamentalisme athée).
Ce que l’on attend de nos évêques en ces temps troublés ça n’est pas de tergiverser pour faire « politiquement correct » mais d’entrer dans le vif du sujet avec courage, clarté et détermination, pour montrer la voie au troupeau et plus géneralement à la société à l’écoute.
Parceque Ss’ils ne le font qui le fera?!!!
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