La fréquentation des magasins est en baisse. Tout le monde pense que c’est à cause des manifestations des Gilets jaunes mais le mouvement est beaucoup plus profond.
La majorité des organisations professionnelles du commerce craint une baisse profonde et longue de la consommation des ménages. Dans un premier temps, le mouvement a d’abord touché l’activité dans les magasins physiques, mais dans un deuxième temps, on s’est aperçu que, contrairement à ce qu’on se racontait, cette baisse relative de la fréquentation des commerces n’a pas été compensée par le développement du e-commerce. Ce mouvement touche tous les secteurs de la distribution, équipement de la maison, textile prêt à porter, chaussures, produits d’entretien, toutes les enseignes, toutes les marques… Sauf tout ce qui touche à l’alimentaire et ce qui serait « made in France ».
Les manifestations des Gilets jaunes ont évidemment donné un sérieux coup de frein à l’activité commerciale au cours des trois derniers mois. Pour la fédération Procos, qui regroupe 260 enseignes dans les centres commerciaux, les ventes ont baissé de 6,8% en novembre, de 3,9% en décembre. Et cela dans tous les secteurs, le prêt à porter a perdu 5% de chiffres d’affaires, mais dans la beauté, la santé et le petit équipement, ameublement, décoration, on a perdu près de 10% du chiffre d’affaires habituel qui, à cette époque de l’année, représentent près du tiers du chiffre d’affaires annuel. (…)
Mais ce ralentissement dans les chiffres de consommation, ou plutôt de fréquentation des clientèles dans les appareils commerciaux, ne date pas des Gilets jaunes.
Selon les spécialistes, tout a commencé il y a plus de 5 ans, juste après les contrecoups de la crise financière de 2008/2009. A partir de 2010, la fréquentation des magasins a baissé de près de 4% en moyenne par an sauf en 2017, pour retomber en 2018. Au départ, ce mouvement a été masqué par le développement des ventes à distance sur internet. Mais en réalité, le mouvement sur le e-commerce a été spectaculaire sur quelques enseignes comme Amazon, Cdiscount etc., mais il n’a pas permis de redresser l’ensemble des chiffres de la consommation.
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