«Il ne faut surtout pas que l’affaire devienne un thriller politique sans fin.» Ces mots, prononcés par le porte-parole du gouvernement grec, n’ont finalement pas empêché que l’affaire prenne les pourtours d’un «thriller». Athènes fait référence aux deux soldats de l’armée de terre grecque arrêtés le 2 mars par l’armée turque. Faut-il y voir un lien avec le refus d’Athènes d’accéder à la demande d’Ankara d’extrader huit officiers turcs qui avaient trouvé refuge en Grèce après la tentative de coup d’Etat manqué de juillet 2016 ?
Les deux prisonniers ne pourraient retrouver leur liberté qu’à une seule condition : qu’Athènes et Ankara consentent à échanger leurs prisonniers. En attendant, cette querelle ne fait qu’accentuer la tension, alors que le climat des relations gréco-turques ne cesse de se détériorer. Les incidents en mer Egée se multiplient. Il y a deux semaines, un patrouilleur turc percutait un navire grec près d’une île inhabitée, mais disputée. Le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, n’a pas hésité à mettre en garde Ankara. En réponse, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a invoqué les «droits inaliénables»de la communauté chypriote-turque de Chypre, l’île étant divisée au sujet de l’exploitation du gaz dans ses eaux.