Point de situation de Bernard Lugan :
Les nouvelles images du lynchage du colonel Kadhafi qui commencent à être diffusées sur le net annoncent un « hiver libyen » plein de douceurs et de mièvreries… Mais au-delà de la mort atroce de l’ancien chef de l’Etat libyen, quelle est la situation sur le terrain au moment où ces lignes sont écrites ?
Plus que jamais, le CNT ne représente que lui-même et c’est d’ailleurs pourquoi il demanda avec une grande insistance, mais en vain, que l’Otan maintienne sa présence. Ce pseudo gouvernement sait en effet qu’il porte un péché originel : celui d’avoir été mis en place par l’Otan, donc par les « impérialistes » et les « mécréants ». Ses lendemains vont donc être difficiles. D’autant que ses principaux dirigeants, tous d’anciens très hauts responsables de l’ancien régime et donc des « résistants de la dernière heure », commencent à être mis en accusation par certains de ces chefs de guerre qui détiennent désormais les vrais pouvoirs.
Le président du CNT, Mustapha Abd el Jalil, a déclaré que la charia serait désormais la base de la Constitution ainsi que du droit, que la polygamie, interdite sous Kadhafi, serait rétablie et que le divorce, autorisé sous l’ancien régime, était désormais illégal. Enfermé dans leur européocentrisme, les Occidentaux ont considéré que ces déclarations étaient « maladroites ». Leur erreur d’analyse était une fois de plus totale car ces propos à but interne étaient destinés à amadouer les milices islamistes auxquelles le pouvoir du CNT est suspendu. Pour mémoire, Mustapha Abd el Jalil, l’ami de BHL, était le président de la Cour d’appel de Tripoli qui, par deux fois, confirma la condamnation à mort des infirmières bulgares et en 2007, le colonel Kadhafi le nomma ministre de la Justice. En dépit de son passé kadhafiste, Abd el Jalid est pourtant respecté par certains islamistes car il est proche des Frères musulmans, mais son pouvoir ne dépasse pas son tapis de prière.
La Libye est en effet éclatée entre plusieurs zones contrôlées par des chefs de guerre jaloux de leur autonomie et prêts à s’entre-déchirer, comme en Somalie. Ces territoires ont tous une ouverture sur la mer et une profondeur vers l’intérieur pétrolier ou gazier, ce qui fait que, comme je le disais il y a déjà plusieurs semaines déjà, le pays est aujourd’hui découpé en « touches de piano ».
Benghazi est sous le contrôle de plusieurs milices islamistes, elles-mêmes éclatées en un grand nombre de petits groupes plus ou moins autonomes, mais c’est à Tripoli que se joue l’unité de la Libye.
Dans la capitale, le chef du CNT, Mustapha Abd el Jalid s’appuie sur le TMC (Tripoli Military Council) qui engerbe plusieurs milices islamistes pouvant mobiliser entre 8000 et 10 000 combattants. Le chef du TMC, originaire de Tripoli, est Abd el-Hakim Belhaj dit Abu Abdullah Assadaq. Ayant combattu en Afghanistan, ce partisan du califat supra frontalier fonda le Libyan Islamic Fighting Group dans les années 1990. Ayant fui la répression anti islamique du régime Kadhafi, il retourna en Afghanistan où il fut arrêté en 2004 puis remis à la police libyenne avant d’être libéré au mois de mars 2010, à la veille de l’insurrection de Benghazi.
Durant la guerre civile, le TMC fut armé et encadré par les services spéciaux du Qatar et il reçut une aide « substantielle » de la part de certaines unités « spécialisées » de l’Otan. Ce fut lui qui prit d’assaut le réduit de Bab al-Aziya à Tripoli. Plusieurs autres milices islamistes se partagent la ville et n’acceptent pas le leadership reconnu au TMC par Mustapha Abd el Jalil. Pour encore compliquer l’embrouille locale, le 2 octobre, fut fondé le Tripoli Revolutionists Council ou TRC, par Addallah Ahmed Naker al-Zentani, originaire de Zentan mais indépendant des milices berbères de cette dernière ville.
A Misrata, les milices se considèrent comme l’élite des révolutionnaires et leur prestige est immense depuis qu’elles ont capturé le colonel Kadhafi. Ce furent certains de leurs hommes, gentils démocrates si chers aux médias français, qui lynchèrent et sodomisèrent vivant l’ancien guide et qui, comme « trophée », emportèrent son corps dans leur ville.
Misrata est sous le contrôle du Misurata Military Council (MSR), qui engerbe plusieurs milices dont la principale est la Misurata Brigade. La situation est cependant confuse car les combattants sont divisés en plusieurs dizaines de groupes commandés par des chefs indépendants rassemblant au total plusieurs milliers d’hommes. A la différence du TMC, le MSR n’a pas besoin d’aide étrangère car il dispose d’énormes quantités d’armes pillées dans les arsenaux de l’ancienne armée.
Les miliciens de Misrata ont une forte tendance à l’autonomie et ils ne semblent pas vouloir accepter de se soumettre au CNT. De plus, ils se méfient des originaires de Benghazi. Pour pouvoir espérer prendre le contrôle de la ville, le CNT devra donc, comme à Tripoli, s’appuyer sur certaines milices contre les autres, ce qui promet bien des « incidents ». Des tentatives de rapprochement ont été faites en direction de Salim Joha, chef de l’Union on Libya’s Revolutionary Brigades, mais rien de concret ne s’est produit pour le moment. Le CNT pourrait également tenter d’amadouer Misrata en nommant Abdul Rahman Swehli Premier ministre, ce qui lui permettrait du même coup d’échapper à la main-mise des clans de Benghazi.
Autre zone ayant échappé au contrôle du CNT, le pays berbère de Zentan avec sa puissante milice ancrée sur djebel Nefuza. Ce furent les Berbères qui permirent l’assaut sur Tripoli en prenant à revers les forces de Kadhafi, opération préparée par les forces spéciales de l’Otan.
Zentan est contrôlée par le Zentan Military Council (ZMC), dont les milices arborent le drapeau amazigh. Militairement, les milices berbères sont les mieux formées de toute la Libye, leurs cadres étant d’anciens officiers libyens. Les deux principales unités berbères sont la Zentan Brigade commandée par Muktar al-Akdhar et la Kekaa Brigade, chacune forte d’environ 1000 combattants. Ces milices ont refusé de quitter Tripoli en dépit des ordres du CNT, ce qui provoqua de graves tensions. Le 3 octobre, après un ultimatum du CNT, la Brigade Kekaa se livra même à une véritable tentative d’intimidation, paradant dans Tripoli et attirant la réplique des islamistes. La guerre civile fut alors évitée de justesse, mais ce n’est que partie remise…
Ceux qui, poussés par BHL, décidèrent d’intervenir en Libye et de s’immiscer dans une guerre civile qui ne concernait en rien la France, vont désormais porter la très lourde responsabilité des évènements dramatiques qui s’annoncent et qui vont se dérouler à quelques heures de navigation de nos côtes.
Comme le disait le général Lewis McKenzie à propors d’un autre théatre d’opérations:
« »Quand ils auront atteint leur objectif d’indépendance, aidés par les dollars de nos impôts
ajoutés à ceux de Ben Laden et d’Al Qaida, on peut imaginer quel signal d’encouragement ce
sera pour les autres mouvements indépendantistes du monde entier soutenus par le terrorisme
!
Notre acharnement à creuser notre tombe n’est-il pas comique ? » »
saccager un pays prospère afin de syphonner les profits dans la poche d’une pègre islamiste financée en sous main pare les pires obscurantistes saoudiens et quatar ,voilà à quoi se résume cette criminelle mascarade dont s’est fait complice l’Otan et leurs vautours sionistes .
@aryana (votre pseudo me fait froid dans le dos)
La Lybie pouvait sembler un pays prospère, mais Elle l’était comme l’est un cadavre! Ce pays à été ruiné par Khadafi qui a à jamais gangréné son économie et qui a accumulé des dizaines de milliards de pétrodollars en laissant prospérer la terreur et la misère sur son peuple!
Personne ici n’est fana de Khadafi, mais ceux qui vont le remplacer ne seont pas meilleurs Plus de 130 tribus qui ne peuvent se sentir et qui commencent et à s’entretuer et à imposer la Charia à ceux qui restent en vie, ce n’est guère rassurant.
Pour qu’un pays soit ruiné, encore eut-il fallu qu’il ait été mis en valeur avant, ce qui pour la Lybie, reste discutable. Que Khadafi ait été un satrape sanguinaire est un fait, mais cela ne change rien à la réalité d’en face.
L’islam est à lui-même son propre poison, il n’a jamais été porteur de paix, de justice ou d’amour mais de violences, de haines, et de crimes tolérés.
Prions pour la conversion de ces gens là.
lève-toi, à vrai dire tu n’es pas au courant de l’histoire ni de l’islam. Va à la source ou plutôt à toutes les sources.
Bon, dans l’histoire, on s’est renfloué nos caisses pour un temps, on a eu un « retour d’expérience sur l’efficacité de nos armes » et on a élaboré un piège à Islam en laissant Al Quaïda prospérer en vue du « choc des civilisations » promis au vu de nos bourses et économies branlantes.
Les marionnettes de satan qui nous dirigent agissent tels des démons qui s’entre-dévorent d’infernale ambition.
A présent, l’histoire est en marche et on sait par Marie-Julie Jahenny, le père Charles de Foucauld, père Souffrant, Père Pel (le « grand saint de Lyon » tel que le surnommait Padre Pio) et bien d’autres saints que le sud de la France sera dévasté (razzias) car envahi par les troupes musulmanes venant d’Afrique conduites par un prince libyen (Nostradamus) conjointement à l’invasion russe via la Suisse.
Cela n’est que l’étape préparatoire…
un type que vous hairiez est un imbecile,qui ne connait de la libye que ce que la presse française lui a montré!
la majorité des libyens avaient plus d’avantages que les français,et vivaient tres bien,que ça vous plaise ou non!
@gepetto
Je ne suis certes pas un éminent spécialiste de la Libye (comme presque tout le monde ici ^^) mais je connais des gens bien mieux infrmés que vous et certes certains libyens avaient un niveau de vie plus que convenable mais l’immense richesse souterraine du pays est loin d’avoir profité à tout le monde!
@tchetnik
Je n’ai jamais dit que la relève allait être meilleure (ça semble mal parti) mais qu’on cesse de vanter le régime du colonnel!
@Un type…
Là nous sommes d’accord.
Khadafi n’a jamais été la fleur des pois en effet.