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« Très longtemps avant la mise en chantier de ce dernier, la décision de doter la Marine nationale d’un second porte-avions à propulsion nucléaire avait été prise lors du conseil de Défense du 23 septembre 1980. On connaît la suite : les restrictions budgétaires ont d’abord impacté la construction de celui qui allait devenir le Charles de Gaulle.
Puis, de reports et en annulations de crédits, l’on est arrivé à la situation actuelle, c’est à dire avec une marine ne disposant que d’un seul porte-avions. S’il était question, encore, d’en construire un second jusqu’en 2007, l’édition 2008 du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) a renvoyé cette éventualité aux calendes grecques tandis que celle de 2013 n’en a même plus parlé.
Seulement, les discussions franco-britanniques concernant la construction de porte-avions n’auront pas été sans conséquences, financièrement parlant, et cela alors même que Londres n’a pas montré une claire volonté de coopération. Et c’est ce que vient de déplorer la Cour des comptes dans son rapport annuel.
“Le montant total des dépenses effectivement payées au titre du programme de second porte-avions français s’établit à 287,5 M€ (constants 2013), dont 73 % au titre des deux années de coopération franco-britannique”, affirment les magistrats de la Rue Cambon.
“Au total, sur une période de deux années (2006 et 2007), la France a donc choisi, pour la construction de son deuxième porte-avions, de s’orienter vers l’achat d’études britanniques, alors même que l’analyse du contexte, ainsi que des positions exprimées publiquement et sans ambiguïté par le Royaume-Uni, laissaient clairement voir qu’elle ne pouvait ni s’appuyer sur un projet industriel conjoint, ni même, à défaut, voir ces études répondre techniquement à certains besoins français”, ajoutent-ils dans leur rapport annuel.
Et d’ajouter : “Au cours de ces deux années, les dépenses assumées par la France se sont élevées à environ 214 M€ (euros constants), dont 112 M€ versés au Royaume-Uni à titre de ‘ticket d’entrée’, et 102 M€ de contrats industriels liés à la coopération dont les résultats sont aujourd’hui inutilisables”. »