Il s’agit d’un des acteurs les moins médiatisés des attentats de Paris et Bruxelles. Les enquêteurs le connaissent sous plusieurs identités incertaines, celles qui figuraient sur ses papiers contrefaits : Ahmad Alkhald, né le 1er janvier 1992 à Alep (Syrie) ; Yassine Noure, né le 18 août 1993 à Bruxelles (Belgique) ; Mohammed Nawar Mohammed Alqadhi, né le 21 juillet 1992 à Bagdad (Irak).
Arrivé en Europe par la route des migrants, en même temps que plusieurs kamikazes, Ahmed Alkhald est le seul acteur majeur des commandos encore en fuite : il a regagné la Syrie le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, comme l’avait révélé Le Monde en novembre 2016. Son départ a longtemps intrigué les enquêteurs, tout comme son rôle exact dans la vague d’attaques coordonnées qui a frappé l’Europe.
« Mahmoud » l’artificier
Les quotidiens bruxellois La Dernière Heure et La Libre Belgique révèlent, mardi 7 mars, qu’Ahmad Alkhald n’était autre que l’artificier en chef de cette cellule terroriste. Ses empreintes ont été retrouvées sur la ceinture explosive de Brahim Abdeslam, qui s’est fait exploser au café Comptoir Voltaire, à Paris, et sur celle de Salah Abdeslam. Son rôle a été confirmé aux policiers belges par Osama Krayem, mis en examen dans ce même dossier, qui aurait précisé qu’Alkhald était de nationalité syrienne.
Les médias belges révèlent surtout qu’Ahmad Alkhald a continué à correspondre avec les terroristes de Bruxelles après son retour en Syrie, soit entre le 16 novembre 2015 et les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016. Sous le nom de « Mahmoud », il a fourni des conseils techniques à Najim Laachraoui – l’un des kamikazes de l’aéroport de Zaventem – considéré comme l’autre artificier de cette cellule.
Ces conversations ont été exhumées d’un ordinateur déposé par les kamikazes dans une poubelle du quartier de Schaerbeek, le matin des attentats de Bruxelles. Ces derniers discutent des détails de l’opération avec deux hommes en Syrie : Abou Ahmad, émir de l’organisation Etat islamique, et Mahmoud, décrit par les enquêteurs comme un « artificier » de l’organisation.