De Henri Ménestrel :
« Un débat de qualité, plutôt rare à la télévision, entre Eric Zemmour qui n’est plus à présenter et Michel Onfray, philosophe de gauche « souverainiste », populiste et libertaire.
Nous ne pouvons commenter tout et reprendre tous les points discutables mais notons tout de même que sur la question de l’identité nationale, Onfray est assez flou, pour ne pas dire confus, mais c’est normal, c’est le cas d’ailleurs de la totalité de la classe politique (gauche et « droite »).
Zemmour est beaucoup plus juste, reprenant en fait le discours toujours tenu par les nationalistes français : la France est « un territoire, un peuple, une civilisation », osant même dire que ce peuple est blanc et cette civilisation chrétienne.
Il y a encore un peu de chemin, mais c’est heureux de l’entendre et surtout que de nombreux Français guère éveillés et guère formés puissent l’entendre.
C’est peut-être un détail mais Onfray affirme – croyant peut-être faire une concession au réel (politiquement incorrect), car il reste athée et antireligieux – que « l’Europe est judéo-chrétienne ». Zemmour ne le contredit pas mais cette notion de judéo-christianisme est absurde, historiquement et théologiquement. La civilisation française est (ou plutôt fut) chrétienne, et le judaïsme moderne (c’est-à-dire celui d’après la venue du Christ, le judaïsme rabbinico-talmudique) n’y a pas contribué. Il est vrai qu’une large part de la « droite », même « nationale », commet cette erreur, par manque de réflexion et peut-être par intérêt. Bref.
On notera que le souverainisme de Michel Onfray est limité, voire bizarre :
« l’heure de la puissance est terminé pour la France, il n’y aura de puissance pour la France que dans l’Europe » affirme-t-il (vers 51min40), reprenant en fait le discours d’abandon et la rhétorique sophistique des européistes.
C’est un homme sincère et qui n’est pas sectaire (et assez humble : il peut admettre se tromper et évoluer), mais sur le plan politique cela reste confus et incohérent ; n’oublions pas qu’il est de gauche. Certes une gauche spéciale, mais très minoritaire et dont « l’heure de la puissance » est passée il y a très longtemps. »