L’animateur de télévision Karl Zéro, beau-frère de Frigide Barjot, a taclé hier sa belle sœur dans les médias. Publiant une lettre ouverte adressée à la porte parole de la Manif pour tous, invité sur Europe 1, estime que Frigide Barjot «est manipulée par en-dessous, par tous ceux qui veulent en finir une bonne fois pour toutes avec la République».
Bien que rien ne laisse paraître dans le discours de Frigide Barjot, obsédée par le cadre légal, une volonté d’en finir avec la République -défendre un modèle familial ne signifie pas remettre en cause un régime politique-, il est toujours de bon ton, pour disqualifier un opposant, d’expliquer qu’il est vilain et qu’il n’aime pas la République. Banalité très commune, à la limite de la tarte à la crème.
Et d’abord, qu’est-ce que la République ? La res publica, c’est-à-dire la chose publique ? A cette école, sauf les anarchistes, personne ne s’oppose aux institutions publiques : car l’homme est un animal politique. A cette école, la monarchie elle-même peut être une république.
Ou bien, au delà de l’institution, au delà même du régime politique, faut-il voir dans la République de Karl Zéro une idéologie ? Dans ce cas, sauf à sombrer dans le dogme, peut-être a-t-on le droit de ne pas souscrire au logiciel idéologique de la république de 1789. Peut-être a-t-on le droit d’estimer que la loi n’est pas l’expression de la volonté générale, dans la mesure où l’on n’enracine pas dans la volonté humaine la mesure du bien et du mal. Dans la mesure où l’on croit à la transcendance de certains principes.
Évidemment, on touche là à la distinction entre légalité et légitimité. Et on comprend que le système panique et que ses sbires rappellent le dogme, sans l’étayer par définition…