L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, soulignant les risques sanitaires que présentent l’usage des pilules contraceptives de troisième et quatrième génération, a lancé une concertation afin d’en limiter la prescription. Aussi, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a-t-il indiqué que les pilules de dernières générations ne doivent désormais être prescrites qu’à titre exceptionnel car, dit-il, « la pilule contraceptive ne saurait être considérée comme un danger« . Ces pilules, en effet, ne seront plus remboursées à partir du 31 mars prochain.
On pourrait croire a priori que cette mesure va dans le bon sens. Factuellement, c’est vrai. Mais si l’on interroge les motifs de ce déremboursement, on reste sur sa faim… « Il faut éviter de donner le sentiment que la pilule serait un danger. C’est un médicament. Et à ce titre elle ne peut pas être banalisée« , a déclaré Marisol Touraine à la presse, à l’issue du conseil des ministres. Si donc le ministre veut éviter la banalisation de la pilule, c’est au titre du danger sanitaire qu’elle présente, avant d’être au titre du danger moral.
Que le corps de la jeune femme lequel, selon la vulgate dominante, lui appartient, soit par conséquent considéré comme une marchandise, ou simplement un objet de jouissance, cela n’indigne pas le ministre. Que l’acte qui conditionne la transmission de la vie soit considéré, à travers l’usage de la contraception, comme anodin, cela parait tout a fait normal aux yeux du gouvernement. Ce qui ne doit pas être banalisé, ce n’est pas la contraception elle-même, au profit d’une plus grande éducation affective et d’une responsabilisation des jeunes : ce qui ne doit pas être banalisé, c’est simplement la pilule en tant qu’elle présente un danger collatéral…