Le plastique recyclé, « un paradoxe ». « Le pastique recyclé est un paradoxe dans le sens où on ne peut pas recycler à l’infini un plastique », détaille-t-elle, rejointe par Nathalie Gontard, chercheuse à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). « Le recyclage, ça veut dire qu’on peut le recycler infiniment. On part d’un matériau et comme on est capable de le retransformer exactement dans le même matériau, il n’y a pas de déchets. Le verre et le métal, eux sont réellement recyclables. »
Le mythe de la bouteille recyclée en pull. « Souvent, ce qu’on entend par recyclage, c’est par exemple une bouteille en plastique transformée en pull », illustre la chercheuse. « Ça n’est pas du recyclage, mais du ‘décyclage’, un peu comme le papier, qui va se dégrader et qu’on ne pourra pas réutiliser au bout de deux ou trois utilisations. Mais le papier ne pose pas de problème, car il peut réintégrer la boucle du recyclage avec la biodégradation et être re-synthétisé. Le plastique, lui, se transforme en particules fines ».
À quoi correspond, donc, le recyclage du plastique ? « Après une, deux, voire cinq fois dans le meilleur des cas, il n’est plus recyclable », résume Hélène de Vestele. « Surtout, on doit toujours réintégrer de la matière neuve, ce qui n’est pas vraiment une solution. On utilise et on gâche des ressources qu’on a déjà puisées et on va réutiliser des camions et des usines pour recycler tout ça, alors que ça ne sera pas pérenne non plus. »
Source : E1