Le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Ashton Carter, vient de révéler un échec américain stupéfiant : les conseillers américains n’auraient formé militairement que 60 « rebelles » armés syriens. Lors d’une audition libre devant les membres du Congrès, le secrétaire américain à la Défense a reconnu l’échec de la formation de soldats pour combattre l’Etat islamique : ils seraient aujourd’hui 60, pas un de plus. Le chiffre est de très loin inférieur aux prévisions faites par le Pentagone qui annonçait encore récemment la formation de plus de 5.000 « rebelles ».
C’était le chiffre visé par les Etats-Unis lors de l’annonce, l’année dernière, de leur plan de lutte contre l’Etat islamique : la formation de 5.400 « rebelles » en trois ans devait avoir lieu en Jordanie et en Turquie. La formation des rebelles syriens par les Etats-Unis a commencé au mois de mai en Jordanie et en Turquie – très modestement…
Les Etats-Unis prévoyaient la formation annuelle de 5.400 rebelles syriens, ils ne sont que 60
Ashton Carter a prétendu que la priorité des hommes formés militairement par les Etats-Unis était la lutte contre l’Etat islamique. Mais parmi les milliers de « rebelles » présentés comme « modérés » que soutient l’Occident depuis quatre ans, 60 seulement ont répondu à l’appel américain.
Cette information confirme la crainte de nombreux Syriens et analystes de la situation à propos de l’état d’esprit de ces « rebelles » que beaucoup décrivent depuis longtemps comme islamistes bien plus que « modérés ».
Certains analystes affirment même que parmi les 60 Syriens qui reçoivent aujourd’hui la formation américaine, un nombre très restreint correspond effectivement aux conditions requises par les Américains.
Ashton Carter reconnaît l’échec de la stratégie de formation de « rebelles » syriens contre l’Etat islamique
« Nous aimerions en voir davantage, et nous essayons d’être plus performants dans leur entraînement, parce que le nombre de 60, comme vous le reconnaîtrez tous, n’est pas impressionnant », a déclaré Ashton Carter, qui explique cet échec par la difficulté à trouver des candidats « viables » pour ces entraînements.
Si la révélation est choquante, elle n’est pas étonnante puisque le caractère islamiste des groupes « rebelles » en Syrie est connu depuis des années. Une seule question demeure donc : pourquoi les Américains n’ont-ils pas changé de stratégie pendant ces quatre ans de guerre syrienne, et notamment depuis l’avènement et la prolifération de l’Etat islamique ?
La seule réponse possible est l’absence de volonté américaine pour gagner cette guerre contre l’Etat islamique.