Selon Jean Quatremer :
« Pour le chef de l’État, les « eurobonds » ou obligations européennes, c’est-à-dire la mutualisation de tout ou partie des dettes nationales, « font partie de la discussion », car c’est le seul moyen de rassurer définitivement les marchés en leur montrant que l’euro est bel et bien irréversible. Ce débat est devenu central depuis quelques jours avec la énième résurgence de la crise grecque : au lieu d’accumuler des « plans de sauvetage » chaque fois trop tardifs et trop limités, l’idée d’effectuer ce saut majeur vers la fédéralisation de la zone euro est défendue par la Commission (qui a détaillé les différentes options dans un livre vert présenté en novembre dernier) et le Parlement européen et s’est imposée dans la plupart des capitales européennes. […] Le hic est que le gouvernement allemand campe, pour l’instant, sur une ligne dure, soutenue par les Pays-Bas et la Finlande : « les euro-obligations ne contribuent pas à relancer la croissance dans la zone euro », a lancé Angela Merkel à son arrivée. Mais le camp allemand est très loin d’être soudé. Outre l’opposition sociale-démocrate (SPD) et écologiste (Grün), plusieurs voix se sont élevées dans la majorité conservatrice pour que le sujet ne soit pas évacué […]. »
Pour Yves Daoudal :
« Mais la première et fondamentale question n’est pas là. La question est que la mutualisation des dettes fait que l’Union européenne devient ispo facto une fédération, comme par exemple la République fédérale allemande. […] Mais avec la mutualisation de la dette, il ne s’agit plus d’une aide, il s’agit d’un pot commun : celui d’un unique Etat européen.