Tribune libre de Christine Dol :
« Nous constatons agréablement un doux réveil de certaines femmes face à la précaire situation du sexe, plus que jamais, faible.
Après l’apogée féministe, l’heure est au constat. Ce sont des jeunes femmes qui s’y collent depuis quelques semaines : Eugénie Bastié avec « Adieu mademoiselle », Thérèse Hargot avec « Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) » et Gabrielle Cluzel avec « Adieu Simone ». Plus anciennement, sont à noter aussi le petit livre d’Anne Brassié et Stéphanie Bignon « Cessez de nous libérer » et le fameux diptyque italien de Costanza Miriano « Marie-toi et sois soumise » et « Épouse-la et meurs pour elle ».
Ne nous mentons pas, toutes ces femmes appartiennent à une droite catholique souhaitant trouver une troisième voie entre féminisme et moralisme. Thérèse Hargot, sexologue, conseillère en vie affective et conjugale, se penche davantage sur le domaine précis de la liberté sexuelle, tandis qu’Eugénie Bastié et Gabrielle Cluzel, journalistes, font une véritable analyse de la libéralisation – forcée – de la femme dans tous les domaines, avec ses limites, ses contradictions, ses aberrations et ses mensonges.
Tout lecteur honnête admettra d’autant mieux la pertinence des ces ouvrages que ces femmes-auteurs aspirent réellement à la liberté des femmes et qu’elles auraient même, sans doute, été pro-féministes à un moment ou un autre si Dieu les avait fait naître quelques décennies plus tôt.
Et si Gabrielle Cluzel achève son livre en affirmant que « le féminisme est devenu ce que les féministes dénonçaient : une mémère sosotte incapable de voir plus loin que le bout de son nez poudré, qui s’enflamme pour des futilités, fait des tempêtes dans des tasses de thé, mais reste indifférence au monde qui s’écroule autour d’elle » et plus loin « les droits de la femme se résument en un seul : celui d’en être une, pleinement. A présent, la voie est libre », nous regrettons toutefois que le raisonnement n’aille pas plus loin. Les femmes se réveillent, certes, mais elles ne sortent pas du lit !
Le triste constat a beau être de plus en plus clair et lisible, il semblerait que cela soit insuffisant : les femmes ont beau désirer une vraie liberté, elles ne savent pas comment s’y prendre. En effet, être une femme libre, c’est être pleinement femme ; mais qu’est ce qu’être une femme ? Et les hommes ? Sont-ils plus libres ? Être un homme libre serait-ce, comme pour la femme, être pleinement homme ? Mais qu’est-ce qu’être un homme ? La femme a-t-elle le pouvoir de se libérer dans la société actuelle ? La femme peut-elle se libérer seule ? A-t-elle besoin de l’aide de l’homme ? Et ne serait-ce pas l’homme qui aurait besoin de la femme pour les libérer tous deux ?
Autant de questions qu’il serait temps de se poser sérieusement. »