« « Les impôts vont bien baisser en 2018 ». Droit dans ses bottes, Bruno Le Maire a pris la peine ce mercredi 24 janvier de répondre, dans une courte vidéo sur Twitter, à l’éditorialiste de RMC Eric Brunet, qui avait interpellé l’exécutif avec cette question : « Est-ce que Macron nous a menti quand il nous a dit qu’il allait baisser les impôts ? ». Et le ministre de l’Economie et des Finances de brandir ce chiffre à l’appui : « Ils vont baisser très précisément de 2 milliards d’euros » (et de « 5,5 milliards d’euros » en année pleine*). Ce qui est loin d’être établi… Explications.
La savante confusion entretenue par le gouvernement
D’abord, le gouvernement parle-t-il vraiment de baisse des impôts ou bien de hausse du pouvoir d’achat ? La différence peut paraître subtile mais elle est fondamentale : quand on parle de pouvoir d’achat, on prend en compte non seulement l’évolution des impôts, mais aussi celle des prestations sociales, du coût de la vie, voire des changements d’habitudes escomptés.
Or, pour arriver à son calcul, le gouvernement a déjà admis, par la voix de son porte-parole Benjamin Griveaux le 20 décembre, tenir compte de changements de comportements qu’il espère. « La fiscalité indirecte sur le
tabac et sur le diesel a pour vocation de changer les comportements », a ainsi détaillé le techno. Argument imparable : l’Etat augmente les taxes mais si les Français fument moins et bazardent leur voiture diesel, ils gagneront du pouvoir d’achat. CQFD. C’est comme si Bercy augmentait la TVA mais calculait que les Français feraient par conséquent moins de courses et que donc, ils gagneraient du pouvoir d’achat au bout du compte.
C’est donc déjà en pariant sur ces changements d’habitudes que l’exécutif promet aux Français 2 milliards de pouvoir d’achat en plus, puis 5,5 milliards l’an prochain en année pleine. En les faisant passer discretos pour des baisses nettes d’impôt… Abracadabra ! […] »
Source et suite : Marianne