Comme l’a mis en lumière l’affaire Woerth-Bettencourt avec l’Association de soutien à Eric Woerth,
il existe une kyrielle de micros-partis dévolus à des hommes politiques.
Le ministre du Travail n’est pas le seul au gouvernement à avoir son «club»: François Fillon, Christian Estrosi, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez en ont un. Hors gouvernement, Nicolas Dupont-Aignan, Patrick Balkany ou Jean-François Copé ont également leur structure.
En 2006 et 2007, Désirs d’avenir, l’association de Ségolène Royal était constituée en parti. Mais c’est terminé depuis 2008 et «c’est très bien ainsi», assure le trésorier du PS. «A ma connaissance, nous n’avons actuellement qu’un seul cas, celui de Manuel Valls et son mouvement ‘Besoin d’optimisme’», note-t-il.
A quoi bon monter son propre parti lorsque l’on est déjà encarté dans un parti politique d’envergure? «Pour financer des campagnes locales ou personnelles, pour mettre de côté de l’argent pour plus tard», avance Régis Juanico. Valérie Pécresse, par exemple, a monté son club pour préparer les primaires de l’UMP pour la municipale de 2008 à Paris. Sauf que, comme le note la CNCCFP dans son rapport de 2006, ces micro-partis peuvent permettre de «détourner» la loi sur le financement des partis politiques. «La liberté de création des partis politiques a pour conséquence de faciliter le détournement de la loi en favorisant la création de partis ‘satellites’: une même personne physique peut ainsi financer plusieurs partis, en versant à chacun le montant plafond des dons autorisés, les partis bénéficiaires reversant ensuite l’argent récolté au ‘parti central», note l’autorité en 2006. Cela fait partie des «questions en suspens» encore notées par l’autorité dans son rapport de 2009. C’est ce qu’avait révélé Mediapart, avec les différents chèques signés Liliane Bettencourt à l’UMP, Valérie Pécresse et Eric Woerth.
Source (merci à Sylvain)