Le gouvernement et les sénateurs socialistes préparent la constitution d’un groupe de réflexion sur la liberté d’expression. Il s’agit de mettre en place des réformes afin d’encadrer plus fermement, autrement dit de limiter, ce droit fondamental à la liberté d’expression. En particulier sur Internet. Pour parvenir à cette fin, les socialistes envisagent la révision de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
Très amusant. A l’heure où l’on nous explique sur tous les tons qu’il n’y a aucune norme naturelle, aucune norme morale, que le bien et le mal sont des notions dépassées, conventionnelles, et que la liberté est précisément un facteur d’émancipation trop précieux pour être limité par des conventions. Dans le même temps, cette liberté, absolutisée sur le terrain de la morale, se voit limitée dans le champ de l’expression, accréditant ainsi l’idée qu’il existe en effet une doxa, celle d’une petite caste, mais qu’elle doit s’imposer à tous les esprits, s’il le faut par la force de la loi…
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a manifesté son intérêt et souhaite participer aux discussions. « Nous aurons peut-être la main tremblante au moment de modifier la loi de 1881, mais sachez que cette main sera néanmoins ferme et déterminée« . Voilà donc l’ombre de Staline qui plane sur le projet socialiste. La plume devra désormais être aux ordres. Seuls les journalistes accrédités auront donc loisir de développer librement la vulgate dominante, à l’aune de laquelle seront d’ailleurs fixées les balises au delà desquelles tout propos sera considéré comme un dérapage scandaleux, méritant une sanction pénale…