Peut-être avez-vous déjà reçu des courriers de prospection commerciale en lien avec les voitures (vente, contrôles techniques, etc.) de sociétés avec qui vous n’avez jamais fait affaire ?
C’est normal : l’Etat français vend désormais les informations personnelles des propriétaires d’automobiles (c’est-à-dire de tous les Français titulaires d’une carte grise) aux sociétés qui en font une simple demande, à des fins de prospections commerciales. Évidemment sans en avertir les principaux intéressés.
Une information révélée à l’époque par Le Parisien.
Cela est possible depuis qu’un amendement a été introduit en toute discrétion par les sénateurs libéraux Gérard Longuet et Gérard Cornu dans la loi du 29 avril 2009. Cet amendement stipule que « l’utilisation des données à des fins d’enquêtes ou de prospections commerciales sera possible ».
Ce fichier est une mine d’informations pour les professionnels de l’automobile et les sociétés de marketing. Ils ont accès aux noms, dates de naissance, adresses de tous les titulaires de cartes grises, le type de véhicule, la date de 1ère mise en circulation et sa puissance.
Lors d’une demande de carte grise, une case à cocher permet de refuser la commercialisation de vos données mais encore faut-il le savoir, et quid du concessionnaire qui se charge lui-même de cette demande ?
Concrètement il n’existe aucune garantie pour les usagers.
La cession à but commercial des données privées contenues dans le SIV (Système d’ Immatriculation des Véhicules du ministère de l’Intérieur) est un coup de canif dans le contrat de confiance fondamental censé lier les citoyens et l’Etat.
Il est permis de s’interroger car ces fichiers représentent une mine d’informations qui font saliver les grands fauves du marketing. Aujourd’hui le SIV et demain ?…