L’Europe centrale s’unit pour mettre fin à l’immigration illégale

Des ministres de 15 pays se sont réunis à Vienne le mercredi 8 février pour s’accorder sur les mesures à prendre pour mettre un terme à l’immigration clandestine dans les Balkans et en Europe centrale.

Des représentants de l’Autriche, de la Hongrie, de la Bulgarie, de la Tchéquie, de la Croatie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de l’Albanie, de la Bosnie, du Monténégro, de la Macédoine, de la Serbie, du Kosovo et de la Grèce étaient présents à la réunion.

Les pays le long de la route des Balkans ont convenu mercredi de sceller les frontières déjà fermement contrôlées et d’empêcher une nouvelle augmentation possible du nombre de personnes essayant d’atteindre les pays riches de l’UE par cette voie. Depuis que les pays des Balkans ont déjà sécurisé leurs frontières il y a un an, le nombre d’immigrants clandestins a considérablement diminué, mais des centaines de migrants tentent encore chaque mois de prendre cette route.

Un plan visant à combler les lacunes restantes sur la route de la Grèce à l’Autriche et l’Allemagne doit être élaboré en avril, ont décidé les ministres de la défense et de l’intérieur des pays touchés réunis lors de la conférence à Vienne.

L’accord prévoit notamment l’éventualité de l’effondrement de l’accord de l’UE avec la Turquie pour qu’elle garde sur son territoire les migrants et les réfugiés.

« Nous avons ici l’outil idéal pour préparer quelque chose qui est vraiment nécessaire et qui est un plan B pour une situation où l’accord UE-Turquie échouerait, ce pour quoi nous devons être préparés », a déclaré Jakub Landovsky, ministre tchèque de la Défense.

Le ministre de la Défense autrichien, Hans Peter Doskozil, qui a pris l’initiative d’organiser une réponse régionale à la crise des migrants, a déclaré qu’il aurait préféré une réponse pleine et entière de l’UE à la question, mais a conclu par : « Nous ne pouvons plus attendre ».

« La route des Balkans occidentaux n’est toujours pas encore aussi close qu’elle devrait l’être », a déclaré M. Doskozil. « L’Autriche est prête à offrir aux pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE [un déploiement des troupes autrichiennes] non seulement pour des raisons humanitaires, mais aussi pour la protection de leurs frontières, si ces pays nous le demandent et si nous en avons alors les capacités suffisantes, » a-t-il encore ajouté.

« La victoire de la Hongrie »

La Hongrie a annoncé le jeudi 9 février qu’elle mettrait fin à la règle des 8 km selon laquelle elle ramenait les clandestins capturés dans la bande de 8 km de profondeur derrière la frontière, de l’autre côté de celle-ci, en Serbie. Désormais, tout clandestin interpellé en Hongrie sera immédiatement et automatiquement expulsé du pays, a déclaré János Lázár, le ministre du cabinet du Premier ministre.

János Lázár a déclaré lors de sa conférence de presse que la Hongrie considérait le projet Schengen 2 comme un grand pas en avant. Des camps seront mis en place en Libye, où les demandes d’asile seront désormais déposées ; et les gens capturés ou sauvés en mer devraient être ramenés dans ces camps plutôt que ramenés en Europe. Pour la Hongrie, cela est perçu comme la victoire de sa position.

En outre, la Hongrie mettra en place des installations de conteneurs où les migrants seront détenus tant qu’une décision ne sera pas prise par les autorités pour leur cas.

« La Hongrie a, dès le début, souligné que la migration illégale doit être arrêtée ; les plus grands membres de l’UE partagent désormais cette position », a déclaré le secrétaire d’État hongrois Kontrát.

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