Il y a une semaine, nous apprenions que l’ex-secrétaire d’Etat Thomas Thevenoud avait omis de déclarer ses revenus pendant plusieurs années. Alors que tout homme d’honneur aurait, dans la même situation, démissionné de ses fonctions publiques (comment rester en place et gérer l’argent public alors que l’on est soi-même négligeant au point d’en oublier de payer son impôt ?), on sait que notre homme n’est pas de cette veine et s’accroche coûte que coûte à son mandat. Rien de bien surprenant de celui qui, toute honte bue, avait accepté d’être vice-président de la commission d’enquête sur l’affaire du fraudeur socialiste Cahuzac…
Mais aujourd’hui, ce sont de nouvelles révélations à son sujet qui sont faites. Nous apprenons en effet que Thevenoud a également oublié de payer son loyer pendant 3 ans… Décidément, notre homme est très, très négligent, au point que l’on peut même se demander s’il n’est pas un peu malhonnête.
D’autant que cette négligence n’est pas systématique. Quand il s’agit de faire des montages sophistiqués, il sait faire… Ainsi, nous apprenons également aujourd’hui qu’il n’a pas déclaré l’entreprise qu’il possédait en tant qu’entrepreneur individuel. Et ce triste sire nous explique sans rire qu’il « n’a jamais gagné d’argent avec cette entreprise », assurant avoir « créé cette activité simplement pour rémunérer la femme de ménage de (sa) permanence ». Là, on aimerait bien comprendre le montage. Créer une entreprise pour payer sa femme de ménage, on a du mal à suivre… Quelles étaient les ressources de cette entreprise ? on ne le sait pas… Du reste, le droit commercial est très clair, la création d’une entreprise n’est licite que si elle a une activité réelle (c’est son objet social), et en aucun cas ne peut être créée que pour rémunérer une femme de ménage. Bref, le montage est des plus tordus, ainsi que l’argumentation de l’intéressé qui justifie ne pas avoir déclaré l’activité « parce que comme je ne touchais aucune rémunération, ce n’était pas un sujet selon moi. »). Or, dans la déclaration, les activités bénévoles devaient également être signalées.
Du reste, au delà de ces péripéties, cette affaire nous montre que la politique n’est pour certains qu’un moyen d’enrichissement. Dans notre république, ce n’est pas la vertu et la recherche du bien commun qui poussent les hommes à s’engager, mais les prébendes et autres avantages qu’ils peuvent obtenir. Un aperçu de la déclaration qu’il avait faite est éclairant : on y apprend que dans le civil, Thomas Thevenoud est formateur à ERDF et qu’il touchait à ce titre et jusqu’à ce qu’il devînt député 1.950 € nets/mois, c’est à dire un salaire moyen. Mais ses activités politiques ont fait exploser ses revenus : Ainsi, il a été directeur de cabinet de la communauté urbaine du Creusot, ce qui lui a valu un cachet de 3.600 € nets/mois entre 2004 et 2008. A partir de 2008, il est devenu vice-président du conseil général de Saône et Loire, ce qui lui a rapporté 1.990 € nets/mois auxquels il faut ajouter 1.139 € nets mensuels au titre de la vice-présidence de la communauté Le Creuot-Montceau. Ainsi, entre 2004 et 2012 (année où il devient député), son salaire dû à son travail civil a pratiquement été triplé grâce aux émoluments dus aux mandats politiques (mandats locaux seulement). Comme quoi, si M. Thevenoud est souvent négligent, il sait comment se servir sur la gueuse.
PS : Ceux qui veulent signer la pétition appelant à la démission de Thevenoud de son poste de député, c’est ici.