L’UCK était l’organisation albanophone militaro-terroriste, liée à la mafia albanaise, qui a mené une guerilla contre les forces serbes (mais aussi les civils) au Kosovo, et qui aurait été défaite si l’OTAN n’était pas intervenue de la façon que l’on sait.
Cette milice a donc mené la province historique serbe à la sécession, toujours avec l’appui et la protection des gouvernements occidentaux, et à sa transformation en protectorat de l’ONU et de l’UE.
Le 28 février, va s’ouvrir le procès de Sabit Geci et Riza Alijaj, deux anciens commandants de l’UÇK. Également cités dans le rapport Marty sur le trafic d’organes, les deux hommes sont accusés d’avoir dirigé les camps de Kükes et Cahan, dans le nord de l’Albanie, où des « collaborateurs » supposés du régime serbe et des sympathisants de la LDK ont été détenus et torturés durant la guerre. Koha Ditore publie des témoignages accablants.
Par Vehbi Kajtazi
« Trois enquêtes menées en Albanie sur les crimes présumés de l’UÇK tendent à confirmer le soupçon que des forfaits majeurs ont été commis dans deux camps situés dans le Nord du pays. Rappelons que les premières enquêtes effectuées par les enquêteurs de La Haye en 2003, puis par la Minuk un an plus tard, ont été poursuivies par la mission Eulex en 2009. Ces enquêtes ont débouché sur la mise en accusation pour crime de guerre contre la population civile de deux anciens commandants de l’UÇK, Sabit Geci et Riza Alijaj. Ils doivent répondre des crimes commis dans les camps de Cahan et de Kukës, dans le nord de l’Albanie, et leur procès doit s’ouvrir le 28 février.
Ces deux anciens commandants sont aussi mentionnés dans le rapport du député suisse Dick Marty. Cependant, l’Eulex confirme que ses enquêtes n’ont pas apporté de preuves au sujet de la fameuse « Maison jaune », où des civils serbes auraient été détenus avant que leurs reins ne soient prélevés et vendus. La porte-parole de la mission Eulex, Kristina Herodes, a de nouveau souligné le manque de preuves pour les crimes commis dans la « Maison jaune », sans vouloir préciser si l’acte d’accusation contre Sabit Geci était le résultat de ces enquêtes. « Les enquêteurs d’Eulex ont enquêté dans la ’Maison jaune’ mais, jusqu’à présent, nous n’avons pas trouvé de preuves qui confirmeraient le prélèvement d’organes dans cet endroit. Si d’autres genres d’activités répréhensibles ont eu lieu dans la ‘Maison jaune’, nous n’avons pas encore de preuves à ce stade de l’enquête », a-t-elle déclaré. Elle a confirmé que le Parquet avait trouvé des éléments sur les crimes commis dans deux camps de l’UÇK, à Kukës et Cahan, ce qui a permis de dresser un acte d’accusation contre Sabit Geci et Riza Alijaj.
Deux anciens commandants de l’UÇK accusés de crimes de guerre
« Le 24 novembre 2010, un juge d’e l’Eulex auprès de la Cour de District de Mitrovica a confirmé l’acte d’accusation contre Sabit Geci et Riza Alijaj pour crimes de guerre pendant le conflit en 1999. L’acte d’accusation a été établi par le Parquet Spécial du Kosovo le 6 août 2010 », a confirmé Kristina Herodes. Les deux anciens commandants de l’UÇK sont accusés par le Procureur américain Robert Dean d’avoir commis des crimes de guerre dans deux camps situés à Kukës et Cahan, dans le nord de l’Albanie. Ces camps étaient utilisés par l’UÇK pour la logistique et les entrainements mais, selon l’acte d’accusation, ils auraient également servi de lieux de détention de personnes civiles.
Sabit Geci a été arrêté en mai 2010 et Riza Alija en juin. Selon l’acte d’accusation, les deux hommes sont soupçonnés « d’être impliqués de façon directe dans les mauvais traitements infligés à des personnes retenues dans ces camps », de fin mars ou début avril 1999 jusqu’en juin. Les deux accusés auraient emprisonné des Kosovars qui fuyaient le conflit et qui était soupçonnés d’avoir collaboré avec le régime serbe, ou bien qui défendaient « des points de vues politiques différents de ceux de l’UÇK ».
« Les civils étaient régulièrement battus avec des matraques en caoutchouc ou en bois, ils étaient maltraités et humiliés », précise l’acte d’accusation. Les deux anciens commandants auraient contraint les personnes détenus à avoir entre eux des relations sexuelles non consenties. « Ils ont été gardés dans des endroits insalubres et dans de mauvaises conditions sanitaires. Ils étaient privés de nourriture, d’eau et de traitement médical », poursuit l’acte d’accusation, qui révèle un incident survenu à Kukës : deux prisonniers ont reçu l’ordre de passer des gilets pare-balles, avant d’être soumis à des tirs. Le procureur évoque cet « exercice » comme une forme de torture.
Une enquête à charge selon la défense
Mahmut Halimi, l’avocat de Sabit Geci, estime néanmoins que les accusations formulées contre son client et Riza Alijajt sont le produit d’une longue enquête regroupée dernièrement dans le rapport du suisse, Dick Marty. « Ce qui est lié de façon directe avec le rapport de Dick Marty, c’est que dans ce dossier il y a des preuves matérielles suffisantes, qui attestent que le Tribunal de la Haye et les enquêteurs de la Minuk et de l’Eulex ont entamé des enquêtes détaillées selon l’hypothèse de l’époque qu’il existait une ‘Maison jaune’, un endroit approprié pour des transplantations d’organes, où des citoyens serbes auraient été transférés du Kosovo en Albanie et que là, ils auraient été exécutés et leurs organes prélevés, dit-il. Selon lui, tout ce travail sur le trafic d’organes a suscité le soupçon que certains citoyens albanais auraient été arrêtés et emprisonnés dans différentes régions d’Albanie, soupçonnés d ’avoir collaboré avec le régime serbe.
« Un d’entre eux serait mort à Kukës, comme le mentionne l’acte d’accusation. Mais ce qui est très contradictoire, c’est qu’il existerait des preuves matérielles concrètes qu’on ne peut révéler sans la permission du procureur ou du juge et qui révèle qu’à l’origine de cette enquête il n’y avait que ces soupçons à propos d’un soi-disant trafic d’organes », a déclaré l’avocat de Geci, avant d’ajouter : « Tout de suite après, le porte-parole du procureur général pour les crimes de guerres de Serbie a déclaré que l’arrestation de M.Geci était le résultat du travail des enquêteurs de Serbie ».
Vingt témoignages accablants
Le procureur de l’Eulex, Robert Dean, prétend que les enquêteurs ont recueilli les témoignages de 20 personnes qui aurait été victimes de traumatismes physiques et psychiques liés à leurs conditions de détention et aux actes de barbarie dont ils ont été victimes. L’identité des témoins est tenue secrète – leurs noms sont codés – dans une annexe confidentielle de l’acte d’accusation. Mais leurs témoignages est confirmé par le rapport. Plusieurs d’entre eux prétendent avoir vu d’anciens dirigeants de l’UÇK à Kukës, à la tête desquels se trouvait Hashim Thaçi, ce que mentionne aussi le rapport de Dick Marty.
L’un des témoins, un Albanais du Kosovo emprisonné un temps par l’UÇK à cause de sa collaboration présumée avec le régime serbe, prétend que durant sa détention dans un camp de Kukës, il a vu Hashim Thaçi, Jakup Krasniqi, Fatmir Limaj, Agim Çeku, Kadri Veseli, Azem Syla, Sabit Geci, Milaim Zeka, Bedri Halimi, Xhemshit Krasniqi, etc. Certaines personnes évoquées ont démenti ces propos, les qualifiant de purs mensonges.
Dans un témoignage pour le Tribunal de la Haye en 2003 et plus tard pour les enquêteurs de la Minuk et aussi de l’Eulex, ce témoin qui devrait être protégé lors du procès contre Sabit Geci et Riza Alijaj a prouvé qu’en juin 1999, une vingtaine d’Albanais et quelques Rroms ont été détenus dans un camp de l’UÇK, dans des conditions inhumaines. Des preuves de l’existence de camps en Albanie ont été également données par d’autres témoins, qui évoquent la violence dont ils auraient été victimes dans ces camps.
« Nous étions à l’intérieur et je ne peux pas dire combien de personne l’ont battu. On pouvait entendre les cris de ‘X’. Et puis, nous avons entendu un tir et quand ils l’ont amené dans la chambre, il était blessé au genou droit. Il était tout ensanglanté. Il a dit que c’était Liman Geci qui lui avait tiré dessus », raconte ce témoin.
« Samedi, vers 2h30 du matin, ‘X’ est mort. Xhemshit Krasniqi a alors arrêté de nous battre. Deux gardes sont venus nous apporter des couvertures et personne ne nous a plus frappé jusqu’à ce qu’on nous amènent à Prizren », a-t-il poursuivi. Il dit se rappeler des noms de certains commandants qu’il a vu à Kukës, toujours les ancien dirigeants de l’UÇK. « Il y avait Sabit Geci avec des béquilles, Milaim Zeka d’Obri, Kadri Veseli de Likoc, Azem Syla de Kishnareka, Jakup Krasniqi, Fatmir Limaj, Bedri Halimi. Bedri Halimi s’est bien comporté avec moi : il m’a rendu l’argent que m’avait confisqué Agim Çeku et Xhemshit Krasniqi », précise l’homme. Il affirme qu’à l’époque, il avait été interrogé et violenté par Fatmir Limaj, qui se présentait comme membre du SHIK. « Fatmir Limaj m’a questionné une fois. Sabit Geci, Kadri Veseli étaient aussi là et une personne à moustache qui ne faisait qu’écrire. »
« Ils portaient des uniformes de l’UÇK »
C’est sur la base de ce témoignage et ceux d’autres personnes qui prétendent avoir été détenues dans un camp à Kukës et Cahan, dans le Nord de l’Albanie que les deux anciens commandants de l’UÇK sont en détention provisoire pour crime de guerre contre la population civile. Xhemshit Krasniqi, un ancien soldat, est lui toujours recherché.
Un autre témoin, « X », affirme qu’un de ces fils a été tué pendant la guerre et d’autres membres de sa famille auraient été déportés en Albanie. Lui serait venu d’Allemagne apporter de l’argent et des vêtements à sa famille restée au Kosovo, mais il aurait été kidnappé par l’UÇK à Durrës. « Quand ils m’ont emmené à Kukës, ils m’ont mis dans une pièce au 2e étage. Dans la chambre de Xhemshit Krasniqi et Bedri Halimi. Il y avait une cuisine et une salle pour les soldats avec une petite table et où une personne préparait du café pour les commandants. »
“Ils ont amené ‘Z’ dans cette pièce. Ceux qui l’emmenaient portaient des uniformes de la Police militaire de l’UÇK. Je pensais qu’il s’agissait de policiers venus pour me condamner. ils sont partis avec ‘Z’ pendant une trentaine de minutes. Et puis, Ils m’ont emmené dans une pièce. Dans un couloir, j’ai vu deux frères catholiques. À l’intérieur de la pièce, j’ai vu ‘Z’ assis sur une chaise et couvert de sang. Malgré ma présence, ils ont continué de le frapper avec des bâtons, parce qu’il avait travaillé pour la police serbe. Ils lui mettaient du sel sur ses plaies et dans les yeux », témoigne-t-il.
Ensuite, ils ont commencé à battre « E » plus brutalement, poursuit-il. « Ils l’insultaient. Ils lui disaient que sa mère avait des liens avec Arkan. Après, ils ont emmené ‘S’, qui avait travaillé dans le café des frères ‘B’. Ils voulaient qu’elle dise que les frères ‘B’ collaboraient avec les Serbes. Comme elle le niait, ils l’ont frappée très brutalement. Après en avoir battu encore un autre, ce fut mon tour. » Il explique qu’on lui a d’abord fait enlever ses chaussures, puis mis les pieds nus dans de l’eau glacée. « X »affirme que le chauffeur de Sabit Geci, dont le nom de famille est Haziraj de Llausha, avait sorti un couteau en lui ouvrant sa chemise en menaçant de lui graver une croix sur le torse. Il ne serait pas passé à l’acte, mais l’aurait quand même tapé.
« Il a été aidé par Pjetër Shala, dit ‘Ujku’ (Le loup). Ils ont utilisé un bâton métallique extensible. Ils m’ont frappé dans le haut du corps, mais pas sur la tête. Xhemshit Krasniqi m’a frappé le nez avec un bâton en caoutchouc. Je me suis évanoui. Ils m’ont alors jeté des seaux d’eau sur le visage. Je suis revenu à moi, j’ai vu dans la pièce Sabit Geci. Il était en uniforme. Il semblait blessé et marchait avec des béquilles. Je suis resté neuf jours dans cette pièce. » Il précise qu’un jeune de Peja était responsable de sa chambre. Chaque matin, il venait dans la chambre et mettait les prisonniers face au mur avant de les frapper tous. « Quatre soldats des FARK (les Forces armées de la République du Kosovo le mouvement de guérilla lié à Ibrahim Rugova concurrent de l’UCK, NdT). ont aussi été battus par Sabit Geci et Agron Krasniqi. Ils ont été libérés le lendemain » assure-t-il, ajoutant que Bedri Halimi était le « juge ».
Il explique qu’il a été enlevé à Durrës. En plus de son propre argent, il avait aussi environ 7.000 marks donnés par ses amis. Dès que le bateau est arrivé, une personne s’est approchée pour lui demander son passeport. « Cette personne, un chauve, ne portait pas d’uniforme et ne s’est pas présentée. Nous avons marché environ deux kilomètres depuis le port. On m’a alors emmené dans une maison. Là, Haki Drenica m’a parlé des fonds de l’UÇK, m’a questionné sur ma contribution et mon approche de la guerre. Il a dit au chauve de me prendre, mais de ne pas m’envoyer dans la pièce N°3. Je suis resté là du lundi jusqu’au jeudi, 5h du matin », énonce-t-il, soulignant que le chauve s’est bien comporté avec lui.
« J’ai demandé à voir ma famille à Tirana. Ils m’ont dit que j’irai plus tard, que je devais les suivre pour un petit entretien et donner 500 marks parce que je n’avais pas payé le fond de l’UÇK. Agim Çeku est alors venu avec un garde du corps – chauffeur. Ils ont mis mon pull sur la tête, m’ont pris par le bras et m’ont fait monter dans la voiture. On est allé à Laç. Nous sommes arrivés à Kukës après minuit. Là-bas, nous avons été mis dans un dépôt d’uniformes, on m’a passé les menottes et le garde m’a offert des cigarettes », affirme-t-il. Agim Çeku lui avait pris son argent précise-t-il. « Toutes les personnes qui étaient avec moi n’avaient pas d’uniformes. Je n’ai plus revu Agim Çeku. »
« Ce sera toi ou ton frère qui vivra, mais vous ne pouvez pas vivre tous les deux »
L’autre témoin, « E », qui prétend avoir été kidnappé et battu par l’UÇK a déposé au moins trois fois. « On m’a demandé de frapper une personne de Gjakovë qu’ils étaient en train de battre. On m’a tendu un bâton. On me disait : ‘il vient de Serbie’. Je ne l’ai pas frappé, mais eux, ils l’ont battu jusqu’à ce qu’il se soit évanoui deux, trois fois. Il saignait et ils lui ont mis des bandages. À 6h30. ils ont amené mon frère dans la pièce. Il avait été torturé. On ne pouvait même pas parler. On était fatigués. Le lendemain, on m’a pris de nouveau, moi, mon frère et ‘S’, et les mêmes nous ont battus : Sabit, Xhemshit, Pjetër et des personnes connues. Ils nous ont torturé toute la nuit de 21h jusqu’à 3h, et puis ils nous ont ramené dans notre chambre », raconte « E ».
« Après nous avoir battus, Xhemshit a ordonné de nous mettre les gilets pare-balles. Bedri m’a tiré dessus et Xhemshit sur mon frère. J’étais le premier, ils ont tiré sur moi, ensuite ils m’ont à nouveau frappé et puis m’ont renvoyé dans ma chambre. J’ai pu voir à travers la porte qui était fissurée qu’ils prenaient mon frère et qu’ils lui ont aussi tiré dessus. Il a hurlé et je ne l’ai plus entendu. Je pensais qu’il était mort, vu comment ils le traînaient et l’emmenaient dans sa chambre. Le lendemain, j’ai vu qu’il était encore vivant. Xhemshit est revenu le soir et il m’a dit : « Ce sera toi ou ton frère qui vivra, mais vous ne pouvez pas vivre tous les deux. Le lendemain, ils sont venus dans la chambre et nous ont lourdement torturé. Bedri, Enver Hoxha, Sabit Geci, Xhemshit Krasniqi, et d’autres que je ne connaissais pas », poursuit « E ».
« Ils nous ont dit que si on reconnaissait qu’on avait tué des personnes, on serait libérés. Je n’ai pas accepté. Ils ont alors recommencé à nous torturer jusqu’à 4h du matin.J’ai été blessé aux jambes par Bedri. Mon frère, lui, s’est fait tirer dessus par Xhemshit avec une arme automatique. Il est mort dans la journée des suites de ses blessures », affirme cet ancien prisonnier. C’est le 5 juin 1999 que son frère est mort, jure-t-il.
« Dans le camp de Kükes, j’ai vu Hashim Thaçi et Jakup Krasniqi »
Un autre témoin, codé « I », décrit sa détention du jour de son enlèvement à Prizren le 11 avril 1999 jusqu’à celui de sa libération. « Ils nous ont menottés, mon frère et moi. ‘S’ aussi fut arrêté. Ils nous ont transportés avec une ‘Audi’ neuve, de couleur noire. Mon père est venu avec nous jusqu’à Vermica. Là, ils nous ont retiré les menottes et on a continué. Notre père est rentré avec eux », dit-il, ajoutant qu’ils avaient été emmenés dans une base située à Kukës.
« On a été envoyés dans une pièce où se trouvaient d’autres personnes arrêtées : un professeur de Prizren, trois Rroms musiciens de Prizren, trois autres de Malisheva, deux frères et un cousin à eux. L’un des frères avait dix à quinze plaies causées par des coups de couteau. L’autre frère avait été blessé à la taille par une arme blanche tandis que leur cousin avait été battu et emmené dans une autre chambre », explique-t-il. « On m’a gardé dans la même pièce tout le temps. Le nombre de prisonniers était de 7 à 12. Pendant ma détention, on me battait et on me torturait chaque soir de 20h à 6h pour me faire avouer le meurtre du commandant Petrit Palushi. »
Il affirme avoir été torturé par Xhemshit Krasniqi, Pjetër Shala et Sabit Geci, qu’il qualifie de commandant de la police et des services secrets. « C’était le dieu de tous les Albanais pendant la guerre ». « La première fois que j’ai été battu, ils m’avaient appelé dans un bureau du bâtiment du camp avec ‘A’ et ‘S’. Sabit Geci m’a donné un bâton pour que je frappe un prisonnier qui était là. J’ai refusé. Il a été battu à mort puis ils l’ont ramené dans la chambre où nous étions après qu’un médecin lui eut fait une piqûre. Là, il y avait aussi Osman Kryeziu, qui est maintenant procureur à Pristina. Ils nous ont remis de nouveau les menottes. » Il déclare aussi que dans le camp de Kukës, il a vu Hashim Thaçi et Jakup Krasniqi. L’actuel Premier ministre actuel aurait été en tenue civile, mais faisait face à des soldats en uniformes.
« J’ai été amené dans un bunker pour être exécuté »
Un autre homme relate son expérience. Il raconte qu’il était le chef de son village pendant la guerre en 1999. Après l’expulsion du village, il était parti pour Kukës le 13 mai, quand quatre personnes l’auraient enlevé. L’un deux, en uniforme, se serait présenté comme Xhemshit Krasniqi. « Après m’avoir emmené, ils m’ont accusé d’être le principal responsable de l’expulsion des gens du village. J’ai été questionné par une autre personne et par Xhemshit. Après, ils m’ont mis dans une pièce où il y avait aussi une autre personne. C’est là que se trouvait aussi le bâtiment du camp, qui auparavant était une le siège d’une entreprise. » Le lendemain, il raconte qu’on l’a laissé sortir pour décharger un camion de produits alimentaires. Il dit avoir été questionné à 34 reprises par les membres de l’UÇK.
Sabit Geci serait venu dans le camp avec deux soldats pour le rencontrer, à la suite de cette série d’entretien. « Il (Sabit Geci) est venu directement vers moi. Il marchait avec des béquilles et portait un fusil en bandoulière. Il il m’a dit : ‘tu es un sage’. Il semble qu’il avait trouvé les informations sur moi. C’est la seule fois que j’ai vu Sabit Geci. Par contre, j’ai vu Xhemshit Krasniqi tout le temps », assure-t-il.
« D », autre témoin, a été policier de 1968 à 1997. Il raconte que l’UÇK lui a pris son arme en 1998. « Le 18 avril 1999, mon fils, moi et le propriétaire de la maison où nous étions, sommes sortis nous promener. Nous avons croisé quatre individus en uniforme noir. Ils ont sorti leurs fusils et hurlé : ‘Police Militaire de l’UÇK, rendez-vous’. « Mon fils a reconnu l’un d’entre eux et crié : ‘Bashkim Lama. Te rappelles-tu que mon père t’a sauvé quand tu as été arrêté par les Serbes ?’. Ledit Bashkim lui a répondu : ‘Fais ce qu’on te dit, sinon on te tue aussi. Maintenant, c’est une autre période, maintenant c’est notre nation qui est en cause’. ».
« Ils m’ont kidnappé et le propriétaire de la maison n’a rien pu faire. Je suis monté dans la voiture sinon ils m’auraient tué. Ils m’ont emmené jusqu’à Ramallak, où j’ai compris que c’était un endroit que l’UÇK utilisait comme prison pour les personnes kidnappées. Bashkim m’a couvert le visage avec ma chemise et j’ai été amené dans un bunker pour être exécuté. Après m’avoir menacé, ils m’ont finalement dit que le commandant voulait parler avec moi », poursuit-il. « D » affirme qu’il a été accusé d’avoir tué 110 personnes, d’avoir violé et massacré 50 femmes, ce qu’il a nié. « Ils m’ont torturé à l’électricité plus de dix fois. Mes mains et mes pieds étaient enflés par la douleur. Aujourd’hui, j’en subi toujours les séquelles. Le commandant du service secret, Ramadan Selimi – le commandant Dani – est venu après. Il a commencé à me questionner sur les mêmes choses. J’ai continué à nier. Il a alors appel quatre soldats de l’UÇK pour me faire parler. Après, ils m’ont amené dans un bunker, où ils ont commencé à me battre et m’humilier. ». Il affirme qu’il a ensuite été emmené à Kukës, où on l’avait habillé avec des vêtements de l’UÇK pour qu’il identifie des prisonniers serbes.
« À Kukës, Fatmir Limaj est arrivé. Il m’a posé quelques questions fondamentales et ordonné à ‘Loçka’ que l’on me mette sous l’escalier où se trouvait déjà un autre prisonnier. « J’ai déclaré que j’étais en Albanie à l’époque des faits que l’on me reprochait. Alors ‘Loçka’ et Daut Hajredinaj – il ne s’agit pas de Daut Haradinaj – ont commencé à me frapper. Sabit Geci, que je connaissais déjà auparavant, m’a interrogé. Xhemshit Krasniqi m’a frappé le front avec la crosse de son fusil. J’en ai encore aujourd’hui l’empreinte. Fatmir Limaj m’a roué de coups de poing. Pendant qu’il me frappait, Daut m’a coupé le poignet avec son couteau. J’ai toujours la cicatrice. Xhemshit Krasniqi m’a cassé toutes les dents quand il m’a enfoncé profondément dans la gorge une matraque et qu’il l’a faite tourner », jure-t-il.
Comment va réagir l’Eulex ?
L’Eulex ne veut pas se prononcer sur la possibilité ou non que ces personnalités, qui dirigent le pays aujourd’hui, se présentent en qualité de témoin, ni si elles vont être mises en examen pour les crimes dont les accusent ces témoins. La porte-parole de l’Eulex, Kristina Herodes, a déclaré que le Parquet ne donne pas les noms des témoins et que la responsabilité de la publication des noms des anciens dirigeants de l’UÇK sur cette affaire revient à Koha Ditore. Deux des personnes accusées par les témoins nient catégoriquement être impliquées dans la détention et la torture des prisonniers. Koha Ditore n’a pas réussi à joindre les autres personnes mentionnées.
Agim Çeku, l’ancien commandant général de l’UÇK-së, a répondu qu’il avait peut-être été confondu avec quelqu’un d’autre. Il affirme qu’il est resté seulement quelques heures en Albanie pendant la guerre, avant de rejoindre le Kosovo. « Je suis resté en Albanie seulement quand je suis arrivé de Ljubljana en avion un après-midi de février. Je ne suis resté que quelques heures, le temps que la nuit tombe, pour rejoindre la frontière et entrer au Kosovo. Je n’ai pas passé une seule journée avec les soldats de l’UÇK en Albanie. »
Contacté par Koha Ditore, l’ancien procureur général du Tribunal du disctrict de Prishtina, Osman Kryeziu, qui est accusé d’avoir joué le rôle de procureur dans le camp de Kukës, a suggéré de « ne pas s’occuper de ces choses-là maintenant ». Quand on lui a expliqué de quoi il était accusé, Kryeziu a reconnu avoir été membre de l’UÇK à cette période. « J’ai travaillé et aidé et j’ai contribué tant que j’ai pu pour l’État, car c’était une obligation et rien d’autre », a-t-il répondu par téléphone.
Pour sa part, le journaliste Milaim Zeka, qui pendant la guerre était un proche de l’UÇK, a lui aussi rejeté les accusations en déclarant que ce n’était pas la première fois qu’il était accusé par des individus qui, selon lui, appartenaient aux services secrets serbes. »
Ce lobby qui n’existe pas
Il lui suffit d’un coup de téléphone ou d’un courrier pour fermer un site hébergé en France
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EXCLUSIF – Comment Michel Drucker a fait censurer l’agence Novopress
2/2/2011 – 18h15
PARIS (NOVOPress) : Jeudi dernier 10 février dans l’après-midi, l’agence de presse en ligne Novopress a brutalement disparu des écrans. Les internautes qui voulaient se connecter tombaient sur un écran blanc marqué de ces seuls mots : « Forbidden. You don’t have permission to access on this server. » (« Interdit. Vous n’avez pas la permission d’accéder à ce serveur. ») Responsable de cette interdiction : Michel Drucker !
Vendredi matin, Novopress a pu reprendre l’antenne MAIS SOUS LA SEULE CONDITION DE SUPPRIMER LA TRIBUNE LIBRE qui avait tant offensé Michel Drucker. Le texte de Julien Jauffret n’est donc plus accessible. Pour le moment. Et Novopress étudie la possibilité de poursuivre Michel Drucker pour son atteinte « manifestement illicite » à la liberté de la presse.
http://fr.novopress.info/78434/exclusif-comment-michel-drucker-a-fait-censurer-l%E2%80%99agence-novopress/
Ce n’est plus « nous avons les moyens de vous faire parler », mais « nous avons les moyens de vous rendre « démocrate » ».
Quand on se souvient de tous les chouinements qu’il y eut autour de cette mise en scène de Racak, du soutien systématique apporté à des cerimes manifestes de LUCK déjà à l’époque, par les mêmes qui jouaient les outragées quand les Serbes étaient à tort ou à raison supposés avoir commis ne srait-ce qu’une arrestation « politique »…
Tout le monde n’a pas eu un papa physionomiste au camp de Drancy. N’importe qui serait maudit jusqu’à la dixième génération pour ça, d’autre pas. Ce que c’est qu’être né sous la « bonne » étoile!
Un état mafieux ethnique tendance islamo-marxiste au coeur de l’Europe protégé par les américains, le lobby sioniste et les pétrodollars saoudiens, ça fait peur. mais c’est un avant-goût de ce qui attend plusieurs coins de la France dans pas longtemps.