Les taux d’intérêt espagnols viennent d’atteindre un nouveau sommet, supérieur à 6% tandis que les taux allemands sont au plancher. Dans le même temps on évoque un besoin urgent de 60 milliards d’euros pour recapitaliser les banques espagnoles. Au fil des jours, l’Espagne se rapproche du scénario grec et tend à voler la vedette au Portugal. Si cela se confirme, le système bancaire français se retrouvera plus rapidement fragilisé parce que les banques françaises sont les plus engagées en Espagne après les banques allemandes. En effet, selon les informations présentées par la BRI (Banque des règlements internationaux) les banques françaises sont exposées à hauteur de 132 milliards d’euros. C’est autre chose que les quelques 45 milliards d’euros d’engagements sur la Grèce ! Pas étonnant que le Financial Times signale que le Crédit Agricole et la Société générale sont en danger.
D’ailleurs, N. Sarkozy n’aurait-il pas dégagé tous ses avoirs de la Société Générale du temps de sa superbe ?
Les analystes attendent et font des paris sur le délai à partir duquel les autorités politiques espagnoles sonneront l’appel de l’Union européenne et du FMI en renfort. Les financiers eurocrates de Bruxelles ne savent plus s’en sortir autrement que par le recours à des fonds et à des effets de levier. C’est ainsi que d’aucuns imaginent le soutien de la BEI (Banque Européenne d’Investissement) dont le capital augmenterait de 10 milliards d’euros, ce qui lui permettrait, en faisant appel à l’effet de levier, de prêter 60 milliards d’euros. Mais ce n’est qu’une piste parmi d’autres…