La Commerzbank est la deuxième banque allemande. Son cours de bourse est historiquement faible. La banque a réalisé au troisième trimestre 2011 une perte de 700 millions d’euros. Elle renferme dans ses comptes 13 milliards d’euros d’obligations de pays européens endettés. Si elle ne parvenait pas à réunir les fonds exigés par l’EBA, elle pourrait de nouveau devoir solliciter l’aide de l’Etat, déjà intervenu en 2008 pour la sauver de la faillite. Une perspective sinistre pour le directeur de la banque, Martin Blessing, qui fait tout pour libérer son établissement de la tutelle étatique et martèle depuis le début de la crise, optimiste : « Nous y arriverons, même sans l’aide de l’Etat ! »
Incroyable mais vrai !
C’est dans ce contexte que la Commerzbank prévient ses clients qu’ils peuvent se prémunir de la faillite éventuelle de la banque en spéculant sur cette éventualité !
« Cachés au milieu d’un immense portefeuille de produits financiers, et révélés vendredi 25 novembre 2011 par le quotidien économique Handelsblatt, deux “options”, baptisés des doux noms de CK5NBM et CK5NBS, viennent tout juste d’être créées par la banque pour permettre à ses clients privés de s’assurer contre toute nouvelle chute de son cours, actuellement très bas… mais aussi de parier sur son naufrage, en espérant empocher un bénéfice au passage. Le Handelsblatt note que ces instruments, comme tous les produits dérivés des grandes banques, ont été créés par des ordinateurs équipés des logiciels les plus performants, qui réagissent automatiquement aux moindres frémissements des cours. Pour ne pas distordre la concurrence, la Commerzbank traite ces titres comme n’importe quel produit dérivé adossé à une valeur de société cotée à Francfort ».
Source : LIESI