A diffuser auprès des Français qui doutent encore de la réalité et de la rapidité du grand remplacement de population en France. Un article très intéressant de Michèle Tribalat pour Atlantico :
Contrairement à ce qu’on lit régulièrement dans la presse, l’Insee recueille des données de type ethnique – pays et nationalité de naissance des parents – comme le font maintenant de nombreux pays européens, certains depuis déjà assez longtemps. L’Insee s’y est mis dans les années 2000, de manière régulière avec l’enquête Emploi depuis 2005 et l’enquête Logement depuis 2006. Mais ces enquêtes ne couvrent pas tous les âges. L’enquête Emploi, par exemple, interroge des personnes âgées d’au moins 15 ans dans les ménages ordinaires (c’est-à-dire hors logements collectifs), tout en collectant des informations sur les enfants d’une qualité jugée insuffisante par l’Insee qui préfère compléter les données de l’enquête Emploi par celles des enquêtes annuelles de recensement pour les moins de 15 ans encore au foyer des parents.
La Cnil a donné son feu vert en 2007 pour la collecte des mêmes informations dans les enquêtes annuelles de recensement, ce qui aurait l’avantage de couvrir plus simplement tous les âges et de permettre des études locales fines. Mais l’Insee refuse toujours de sauter le pas, compte tenu de l’ambiance du débat public sur les statistiques ethniques et du débat syndical en interne. Autrement dit, l’Insee a les moyens de faire beaucoup mieux que ce qu’il fait, mais il s’y refuse pour éviter de compromettre sa réputation, la tranquillité de l’établissement et de mettre, pense-t-il, en danger le recensement, sur lequel repose le système statistique français. Il donne donc, de temps en temps, des informations sur les enfants d’immigrés en combinant les données des enquêtes annuelles de recensement et celles des enquêtes Emploi.
Justement, l’Insee vient de sortir un Insee-Première intitulé Être né en France d’un parent immigré, Une population diverse reflétant l’histoire des flux migratoires. Ce quatre pages présente la situation en 2015 : 7,3 millions auraient au moins un parent immigré (11 %).
Première remarque : Pourquoi n’avoir pas présenté en clair les données sur la population immigrée à la même date pour accompagner ces résultats ? On aurait ainsi la population d’origine étrangère sur deux générations. L’Insee publie deux tableaux qui donnent des informations sur les enfants d’immigrés, les immigrés et ceux que l’Insee appelle « ni immigrés ni enfants d’immigrés », sans avoir seulement chiffré les trois ensembles. Au passage, l’Insee doit absolument trouver un nom à l’ensemble qui représente 80 % de la population qui ne soit pas un privatif. J’ai proposé de les appeler « natifs au carré ».
Si l’on ajoute les deux générations (immigrés et enfants d’immigés), cela donne un total de 13,5 millions, soit 20,4 % de la population. On a donc un peu plus d’un habitant sur cinq d’origine étrangère sur deux générations en 2015. On aimerait, ce qui n’est pas bien difficile à faire, que l’Insee donne la même information sur la France métropolitaine, pour laquelle j’ai fait trois estimations plus anciennes (1986, 1999, 2011), ce qui permettrait de donner une idée de l’évolution. Si l’on ramène les chiffres de l’Insee à la France métropolitaine, on a, à peu près, 13,2 millions de personnes d’origine étrangère sur deux générations (soit 20,5 %), à comparer à 12,1 millions quatre ans plus tôt et 9,8 millions en 1999, soit 19,2 % en 2011 et 16,8 % en 1999. La population d’origine étrangère sur deux générations aurait donc augmenté de 9 % entre 2011 et 2015, contre 2,6 ‰ seulement pour les natifs au carré.