Saint Louis, l’un des plus grands rois de France, a lancé deux croisades.
Il est mort au cours de la seconde, le 25 août 1270, devant Tunis.
On a très longtemps dit qu’il était mort de la peste.
Plus récemment, on expliquait que c’était de la dysenterie…
Une nouvelle étude vient d’être réalisée avec des moyens modernes, et selon elle, le saint roi souffrait de scorbut quand il est mort.
Le scorbut est une maladie due à une carence en vitamine C qui se traduit chez l’être humain, dans sa forme grave, par un déchaussement des dents et la purulence des gencives, des hémorragies, puis la mort.
« La découverte a été faite par le médecin légiste Philippe Charlier, qui a dirigé l’équipe de chercheurs ayant analysé la mandibule du monarque décédé en 1270, à Tunis, à l’âge de 56 ans.
«Le scorbut est une certitude, mais une cause de mort peut en cacher une autre», a expliqué à l’AFP Philippe Charlier, qui a mené ces travaux dont le résultat a été publié dans la revue Journal of Stomatology, Oral and Maxillofacial Surgery.
L’examen au scanner de la relique, conservée à Notre-Dame de Paris, et une datation au radiocarbone «a montré que, contrairement à ce qui a été dit et écrit pendant des siècles, Saint-Louis n’est pas mort de la peste, mais d’une carence aiguë en vitamine C qui a attaqué la gencive, puis l’os», peut-être à cause d’une consommation excessive de poisson et du manque de vitamines, indique l’étude.
«Comme il était fragilisé par le scorbut, il a pu développer une infection ou plusieurs et en mourir», a souligné Philippe Charlier.
La maladie était très répandue également parmi ses soldats. Ainsi, l’étude cite un proche du roi, Jean de Joinville, qui en a laissé ce témoignage:
«Les gencives de nos soldats étaient si nécrosées que les barbiers devaient couper les chairs mortes pour leur permettre de mâcher la viande».
Les chercheurs soulignent également que la théorie de la peste était éventuellement due à une mauvaise traduction.
«La tradition a fait de la peste la cause de sa mort, mais cela pourrait venir d’une mauvaise traduction du mot d’ancien français pestilence, qui désigne une maladie infectieuse», ont indiqué les scientifiques. […] »
Source Sputnik