Dimanche, Jean-Louis Borloo a donc lancé son nouveau parti, l’Union des Démocrates et Indépendants, dont il veut faire le « premier parti de France ». Il a reçu le soutien des centristes historiques, tels Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil, mais aussi celui d’un ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Chantal Jouanno. Et l’UMP de crier à la trahison.
Mais qu’avait-elle encore de droite Chantal Jouanno ? Cela fait bien longtemps qu’elle a rejoint la gauche sociétale, succombant comme beaucoup d’autres à la domination culturelle de la gauche. Sur l’immigration, le mariage gay, et tant d’autres sujets de société, elle revendiquait son positionnement à gauche. A vrai dire, la droite parlementaire a l’habitude de courir derrière la gauche sur ces sujets, et finit bien souvent par la rattraper. Faut-il évoquer le pacs, contre lequel elle s’est battue en son temps, avant de le rallier, puis de poursuivre son amélioration ? Faut-il rappeler qu’en 1995 le RPR et l’UDF voulaient stopper l’immigration, enrayer l’Islam, et s’interrogeaient même sur l’opportunité de réserver certaines prestation sociales aux seuls nationaux ?
Bref, la droite parlementaire fait le grand écart : tiraillée entre une certaine intuition « conservatrice » qui légitime son positionnement sur l’échiquier, et le nécessaire asservissement à l’idéologie révolutionnaire de 1789, dont il se réclament, et qui demeure « progressiste » par essence, prônant l’émancipation par rapport à tout principe qui ne soit pas immanent à la volonté de l’homme…
Jean de Rouen