Le groupe pétrolier BP a reconnu mardi une « erreur fondamentale » commise lors de tests de pression menés sur la conduite de forage quelques heures avant l’explosion à l’origine de la marée noire, indique une note diffusée par deux parlementaires américains. Les représentants Henry Waxman et Bart Stupak, qui ont entendu des responsables de BP au sujet de l’enquête interne menée par l’entreprise, ont également fait état de problèmes dans l’équipement censé empêcher une explosion.
Un enquêteur de BP a déclaré aux deux élus qu’une erreur pouvait avoir été commise, car la pression relevée alors, 98 kg par cm2, indiquait « une très importante anomalie ». La note n’indique pas qui se trouvait en situation décisionnaire sur la plate-forme après la découverte du problème. BP disposait de superviseurs sur la plate-forme au moment de l’explosion, tout comme Transocean, le propriétaire et exploitant de l’installation.
Divers problèmes de matériel
Deux heures avant l’explosion, qui a fait onze morts, l’équipe de forage s’est montrée satisfaite d’un test jugé « réussi » sur une autre conduite, a indiqué l’enquêteur de BP. Selon BP, trois signes alarmants ont été observés dans les 51 minutes précédant l’explosion. A 18 minutes de la catastrophe, le pompage a été interrompu en raison de plusieurs fuites. « Les données laissent penser que l’équipe pourrait avoir tenté une intervention mécanique à ce stade pour contrôler la pression, mais le flux de sortie et la pression ont alors augmenté brutalement et l’explosion s’est produite », rapporte la note.
Le groupe pétrolier n’a pas voulu faire de commentaire sur la note des deux parlementaires américains, et Transocean ne pouvait être joint dans l’immédiat. Selon la note, les données de BP font également état de divers problèmes avec le matériel. Cinq heures avant l’explosion, une fuite a été observée sur la conduite montant du puits. Ceci suggère une défaillance du bloc obturateur de puits, une valve de sécurité censée réguler la pression. Waxman et Stupak président la sous-commission d’enquête de la commission parlementaire de l’Energie et du Commerce, qui a examiné plus de 105.000 pages de documents internes de BP, de Transocean, d’Halliburton et du groupe Cameron , qui a construit le bloc obturateur. L’enquête de BP a également mis au jour des inquiétudes sur la maintenance, les modifications apportées à la plate-forme et les inspections du bloc obturateur.
Merci à Sylvain