Puis n°3, en dépit d’un discours de plus en plus divergent avec le polémiste au fil des ans (sur l’islam et l’immigration notamment).
L’Express rapporte :
« Eric Zemmour n’a jamais été aussi proche de s’engager en politique qu’à l’occasion de ces élections européennes. Selon nos informations, Marine Le Pen lui a proposé, lors d’un déjeuner en novembre 2018, de conduire la liste du Rassemblement national (RN). « Tu ne pourras pas rester éternellement sur le bord de la route », tente alors de le convaincre le député RN du Nord Sébastien Chenu, qui affirme avoir joué les intermédiaires. Eric Zemmour ne dit pas non. Mieux, il prend le temps de la réflexion.
Quelques semaines plus tard, Marine Le Pen l’informe finalement que son numéro un s’appellera Jordan Bardella. L’assurance, pour elle, de garder la main sur sa campagne. Le jeune homme se révèle bien plus malléable que l’éditorialiste controversé. L’auteur du Suicide Français, loin d’être éconduit, se voit alors offrir la troisième place. Hors de question : en première position, il aurait eu son mot à dire sur la composition de la liste, et gardé une certaine liberté de ton, lui qui affectionne les sorties polémiques. Pas question d’apparaître comme un second couteau. « Tête de liste, j’aurais davantage réfléchi », admet aujourd’hui Eric Zemmour, comme dans un regret.
Une pluie de propositions
L’éditorialiste star du Figaro se sait courtisé. Nicolas Dupont-Aignan lui a proposé, lui aussi, la troisième place sur sa liste pour les européennes. Il a poliment décliné. « Il aurait fait un très bon candidat », regrette le patron de Debout la France. De son côté, le souverainiste Paul-Marie Coûteaux a tenté d’opérer un rapprochement en vue du scrutin entre le journaliste et Marion Maréchal. En vain.
Au sein de la droite et de l’extrême droite, l’auteur à succès fait rêver. Il entretient d’ailleurs d’excellents rapports avec Laurent Wauquiez, qui ne cesse de lui répéter : « Vous êtes chez vous aux Républicains ». Si le chroniqueur a résisté à cette pluie de propositions, il est malin, et ne ferme aucune porte de façon définitive. « Un mandat, si c’est dans des conditions idéales, pourquoi pas. De toute façon, je fais déjà de la politique », plastronne-t-il. Ce pas de deux avec le Rassemblement national lui aura en tout cas permis de se réconcilier avec la fille de Jean-Marie Le Pen, qu’il a parfois tendance à égratigner en public. « Autant j’aime voir le père, autant je fuis la fille », a-t-il lâché un jour devant un ami. »
Il y a peu encore (mai 2017), Zemmour jugeait pourtant sévèrement Marine Le Pen :
« A quoi tient la défaite du Front national au 2nd tour de la présidentielle? Pour Eric Zemmour, c’est tout vient de la campagne de Marine Le Pen.
« A chaque fois, ses idées sont bien plus haut qu’elle. Il y a un vrai problème Marine Le Pen aujourd’hui », accuse l’essayiste dans une interview pour RTL.
« Marine Le Pen a fait une très mauvaise campagne. Elle était donnée à 30% au 1er tour, elle finit à 21%. Elle était donnée à plus de 40% au second tour, elle finit à 35% », détaille-t-il, pointant du doigt sa « stratégie de campagne (…) trop à gauche ».
« Même si dans ses discours, elle tient compte davantage de l’identité et de l’immigration, de l’islam qui sont les vrais sujets qui peuvent rassembler bien au-delà de son électorat, elle retombe dans sa stratégie inspirée de Philippot, sa stratégie de gauche », estime Eric Zemmour.
Pour le journaliste, « opposer les ouvriers aux banquiers » et « parler du social » font de Marine Le Pen une personnalité politique « beaucoup plus à gauche que beaucoup de gens au Parti socialiste ».
Il la juge aussi sévèrement sur le débat d’entre-deux tours, pour lequel il lui attribue une « incompétence crasse » et une « incapacité à prendre de la hauteur ». « Elle n’a pas la culture qu’avait son père ou la génération précédente », juge-t-il. » (source)