« Le Temps après la Pentecôte est le symbole du long pèlerinage de l’Église vers le ciel; aussi les derniers Dimanches de l’année liturgique nous en décrivent les dernières étapes. – À la fin du monde, prédit un jour le Seigneur, il y aura une telle recrudescence du mal que la charité de beaucoup se refroidira. Les épreuves s’abattront alors écrasantes sur l’Église, comme elles s’étaient abattues autrefois sur la Synagogue. (Ép.) – Toutes deux sont en effet figurées, explique Saint Jérôme dans son homélie sur l’Évangile, par les deux femmes que Jésus guérit. L’hémoroïsse toutefois est rendue la première à la santé et la fille du prince de la Synagogue la deuxième, car l’apôtre a dit : « lorsque la plénitude des Gentils sera rentrée, alors tout Israël sera sauvé. » »
Dom G. Lefebvre
TEXTES AVEC COMMENTAIRE DE DOM GUÉRANGER (dans l’Année liturgique – disponible ici avec ses autres livres) :
« Introït :
Moi, j’ai des pensées de paix et non d’affliction, dit le Seigneur ; vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous les lieux.
(Ps. 84, 2) Vous avez béni, Seigneur, votre terre, vous ayez délivré Jacob de la captivité.
L’Introït […] est tiré de Jérémie [7] comme l’ancienne Épître de ce Dimanche.
La demande du pardon revient sans cesse dans la bouche du peuple chrétien, parce que la fragilité de la nature entraîne sans cesse, ici-bas, le juste lui-même [1]Prov. XXIV, 16.. Dieu sait notre misère ; il pardonne sans fin, à la condition de l’humble aveu des fautes et de la confiance dans sa bonté. Tels sont les sentiments qui inspirent à l’Église les termes de la Collecte du jour.
Collecte :
Pardonnez, nous vous en supplions, Seigneur, les offenses de vos peuples ; afin que, par votre bonté, nous soyons délivrés des liens des péchés que notre fragilité nous a fait commettre.
Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
ÉPÎTRE.
Lecture de l’Épître du B. Ap. Paul aux Philippiens (3, 17-21 : 4, 1-3.) :
Mes frères, soyez mes imitateurs, et regardez ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Car il y a en a beaucoup, dont je vous ai souvent parlé, et dont je vous parle encore maintenant avec larmes, qui marchent en ennemis de la croix du Christ. Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui est leur honte, et leurs pensées sont pour la terre. Quant à nous, notre vie est dans le ciel, d’où nous attendons comme sauveur notre Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps d’humiliation, en le rendant semblable à son corps glorieux, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. C’est pourquoi, mes frères très aimés et très désirés, qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés. Je prie Evodie, et je conjure Syntiché, d’avoir les mêmes sentiments dans le Seigneur. Et toi aussi, mon fidèle collègue, je te prie de les assister, elles qui ont travaillé avec moi pour l’évangile, avec Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont dans le livre de vie.
Le nom de Clément, qui vient d’être prononcé par l’Apôtre, est celui du second successeur de saint Pierre. Assez souvent, le vingt-troisième Dimanche après la Pentecôte ne précède que de fort peu la solennité de ce grand pontife et martyr du premier siècle. Disciple de Paul, attaché depuis à la personne de Pierre, et désigné par le vicaire de l’Homme-Dieu comme le plus digne de monter après lui sur la chaire apostolique, Clément, nous le verrons au 23 novembre, était l’un des saints de cette époque primitive les plus vénérés des fidèles. La mention faite de lui à l’Office du Temps, dans les jours qui précédaient son apparition directe au cycle de la sainte Église, excitait la joie du peuple chrétien et ranimait sa ferveur, à la pensée de l’approche d’un de ses plus illustres protecteurs et amis.
Au moment où saint Paul écrivait aux Philippiens, Clément, qui devait longtemps encore survivre aux Apôtres, était bien des hommes dont parle notre Épître, imitateurs de ces illustres modèles, appelés à perpétuer dans le troupeau confié à leurs soins [2]I Petr. V, 3. la règle des mœurs, moins encore par la fidélité de l’enseignement que par la force de l’exemple. L’unique Épouse du Verbe divin se reconnaît à l’incommunicable privilège d’avoir en elle, par la sainteté, la vérité toujours vivante et non point seulement lettre morte. L’Esprit-Saint n’a point empoché les livres sacrés des Écritures de passer aux mains des sectes séparées ; mais il a réservé à l’Église le trésor de la tradition qui seule transmet pleinement, d’une génération à l’autre, le Verbe lumière et vie [3]Jean. 1, 4., par la vérité et la sainteté de l’Homme-Dieu toujours présentes en ses membres, toujours tangibles et visibles en l’Église [4]I Jean. I, 1.. La sainteté inhérente à l’Église est la tradition à sa plus haute expression, parce qu’elle est la vérité non seulement proférée, mais agissante [5]I Thess. II, 13., comme elle l’était en Jésus-Christ, comme elle l’est en Dieu [6]Jean. V, 17.. C’est là le dépôt [7]I Tim. VI, 20. que les disciples des Apôtres recevaient la mission de transmettre à leurs successeurs, comme les Apôtres eux-mêmes l’avaient reçu du Verbe descendu en terre.
Aussi saint Paul ne se bornait point à confier l’enseignement dogmatique à son disciple Timothée [8]II Tim. III, 2. ; il lui disait : « Sois l’exemple des fidèles dans la parole et la conduite [9]I Tim. IV, 12.. » Il redisait à Tite : « Montre-toi un modèle, en fait de doctrine et d’intégrité de vie [10]Tit. II, 7.. » Il répétait à tous : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis de Jésus-Christ [11]I Cor. II, 16.. » Il envoyait aux Corinthiens Timothée, pour leur rappeler, pour leur apprendre au besoin, non les dogmes seulement de son Évangile, mais ses voies en Jésus-Christ, sa manière de vivre ; car cette manière de vivre de l’Apôtre était, pour une part, son enseignement même en toutes les Églises [12]Ibid. 17. ; et il louait les fidèles de Corinthe de ce qu’en effet ils se souvenaient de lui pour l’imiter en toutes choses, gardant ainsi la tradition de Jésus-Christ [13]I Cor. XI, 1-2.. Les Thessaloniciens étaient si bien entrés dans cet enseignement tiré de la vie de leur Apôtre, que, devenus ses imitateurs, et par là même ceux de Jésus-Christ, ils étaient, dit saint Paul, la forme de tous les croyants ; cet enseignement muet de la révélation chrétienne, qu’ils donnaient en leurs mœurs, rendait comme inutile la parole même des messagers de l’Évangile [14]I Thess. I, 5-8..
L’Église est un temple admirable qui s’élève à la gloire du Très-Haut par le concours des pierres vivantes appelées à entrer dans ses murs [15]Eph. II, 20-22.. La construction de ces murailles sacrées sur le plan arrêté par l’Homme-Dieu est l’œuvre de tous. Ce que l’un fait par la parole [16]I Cor. XIV, 3., l’autre le fait par l’exemple [17]Rom. XIV, 19. ; mais tous deux construisent, tous deux édifient la cité sainte ; et, comme au temps des Apôtres, l’édification par l’exemple l’emporte sur l’autre en efficacité, quand la parole n’est pas soutenue de l’autorité d’une vie conforme à l’Évangile.
Mais de même que l’édification de ceux qui l’entourent est, pour le chrétien, une obligation fondée à la fois sur la charité envers le prochain et sur le zèle de la maison de Dieu, il doit, sous peine de présomption, chercher dans autrui cette même édification pour lui-même. La lecture des bons livres, l’étude de la vie des saints, l’observation, selon l’expression de notre Épître, l’observation respectueuse des bons chrétiens qui vivent à ses côtés, lui seront d’un immense secours pour l’œuvre de sa sanctification personnelle et l’accomplissement des vues de Dieu en lui. Cette fréquentation de pensées avec les élus de la terre et du ciel nous éloignera des mauvais, qui repoussent la croix de Jésus-Christ et ne rêvent que les honteuses satisfactions des sens. Elle placera véritablement notre conversation dans les cieux. Attendant pour un jour qui n’est plus éloigné l’avènement du Seigneur, nous demeurerons fermes en lui, malgré la défection de tant de malheureux entraînés par le courant qui emporte le monde à sa perte. L’angoisse et les souffrances des derniers temps ne feront qu’accroître en nous la sainte espérance ; car elles exciteront toujours plus notre désir du moment solennel où le Seigneur apparaîtra pour achever l’œuvre du salut des siens, en revêtant notre chair même de l’éclat de son divin corps. Soyons unis, comme le demande l’Apôtre, et, pour le reste : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur », écrit-il à ses chers Philippiens ; « je le dis de nouveau, réjouissez-vous : le Seigneur est proche [18]Philip, IV, 4-5. »
Graduel :
Vous nous avez délivrés, Seigneur, de ceux qui nous affligeaient et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient.
En Dieu nous nous glorifierons tout le jour et nous célébrerons à jamais votre nom.
Alleluia : Du fond des abîmes je crie vers vous, ô Seigneur ; Seigneur, exaucez ma prière. Alléluia.
ÉVANGILE.
Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu Luc Jean Marc (9, 18-26.):
En ce temps-là, comme Jésus parlait à la foule, un chef de synagogue s’approcha, et se prosterna devant lui, en disant : Seigneur, ma fille est morte il y a un instant ; mais venez, imposez votre main sur elle, et elle vivra. Jésus, se levant, le suivait avec ses disciples. Et voici qu’une femme, qui souffrait d’une perte de sang depuis douze ans, s’approcha par derrière, et toucha la frange de son vêtement. Car elle disait en elle-même : Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie. Jésus, se retournant et la voyant, dit : Aie confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée. Et la femme fut guérie à l’heure même. Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef de synagogue, et qu’il eut vu les joueurs de flûte et une foule bruyante, il dit : Retirez-vous ; car cette jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Lorsque la foule eut été renvoyée, il entra, et prit la main de la jeune fille. Et la jeune fille se leva. Et le bruit s’en répandit dans tout le pays.
Quoique le choix de cet Évangile pour aujourd’hui ne remonte pas partout à la plus haute antiquité, il entre bien dans l’économie générale de la sainte Liturgie, et confirme ce que nous avons dit du caractère de cette partie de l’année. Saint Jérôme nous apprend, dans l’Homélie du jour, que l’hémorroïsse guérie par le Sauveur figure la gentilité, tandis que la nation juive est représentée par la fille du prince de la synagogue [19]Hier, in Matth. cap. IX.. Celle-ci ne devait retrouver la vie qu’après le rétablissement de la première ; et tel est précisément le mystère que nous célébrons en ces jours, où, la plénitude des nations avant reconnu le médecin céleste, l’aveuglement dont Israël avait été frappé cesse enfin lui-même [20]Rom. XI, 25..
De cette hauteur où nous sommes parvenus, de ce point où le monde, ayant achevé ses destinées, ne va sembler sombrer un instant que pour se dégager des impies et s’épanouir de nouveau, transformé dans la lumière et l’amour : combien mystérieuses et à la fois fortes et suaves nous apparaissent les voies de l’éternelle Sagesse [21]Sap. VIII, 1. ! Le péché, dès le début, avait rompu l’harmonie du monde, en jetant l’homme hors de sa voie. Si, entre toutes, une famille avait attiré sur elle la miséricorde, la lumière, en se levant sur cette privilégiée, n’avait fait que manifester plus profonde la nuit où végétait le genre humain. Les nations, abandonnées à leur misère épuisante, voyaient les attentions divines aller à Israël, et l’oubli s’appesantir sur elles au contraire. Lors même que les temps où la faute première devait être réparée se trouvèrent accomplis, il sembla que la réprobation des gentils dût être consommée du même coup ; car on vit le salut, venu du ciel en la personne de l’Homme-Dieu, se diriger exclusivement vers les Juifs et les brebis perdues de la maison d’Israël [22]Matth. XV, 24..
Cependant la race gratuitement fortunée, dont les pères et les premiers princes avaient si ardemment sollicité l’arrivée du Messie, ne se trouvait plus à la hauteur où l’avaient placée les patriarches et les saints prophètes. Sa religion si belle, fondée sur le désir et l’espérance, n’était plus qu’une attente stérile qui la tenait dans l’impuissance de faire un pas au-devant du Sauveur ; sa loi incomprise, après l’avoir immobilisée , achevait de l’étouffer dans les liens d’un formalisme sectaire. Or, pendant qu’en dépit de ce coupable engourdissement, elle comptait, dans son orgueil jaloux, garder l’apanage exclusif des faveurs d’en haut, la gentilité que son mal, toujours grandissant lui aussi, portait au-devant d’un libérateur, la gentilité reconnaissait en Jésus le Sauveur du monde, et sa confiante initiative lui méritait d’être guérie la première. Le dédain apparent du Seigneur n’avait servi qu’à l’affermir dans l’humilité, dont la puissance pénètre les cieux [23]Eccli. XXXV, 21..
Israël devait donc attendre à son tour. Selon qu’il le chantait dans le psaume, l’Éthiopie l’avait prévenu en tendant ses mains vers Dieu la première [24]Psalm. LXVII, 32.. Désormais ce fut à lui de retrouver, dans les souffrances d’un long abandon, l’humilité qui avait valu à ses pères les promesses divines et pouvait seule lui en mériter l’accomplissement. Mais aujourd’hui la parole de salut a retenti dans toutes les nations, sauvant tous ceux qui devaient l’être. Jésus, retardé sur sa route, arrive enfin à la maison vers laquelle se dirigeaient ses pas dès l’abord, à cette maison de Juda où dure toujours l’assoupissement de la fille de Sion. Sa toute-puissance compatissante écarte de la pauvre abandonnée la foule confuse des faux docteurs, et ces prophètes de mensonge qui l’avaient endormie aux accents de leurs paroles vaines ; il chasse loin d’elle pour jamais ces insulteurs du Christ, qui prétendaient la garder dans la mort. Prenant la main de la malade, il la rend à la vie dans tout l’éclat de sa première jeunesse ; prouvant bien que sa mort apparente n’était qu’un sommeil, et que l’accumulation des siècles ne pouvait prévaloir contre la parole donnée par Dieu à Abraham son serviteur [25]Luc. 1, 54-55..
Au monde maintenant de se tenir prêt pour la transformation dernière. Car la nouvelle du rétablissement de la fille de Sion met le dernier sceau à l’accomplissement des prophéties. Il ne reste plus aux tombeaux qu’à rendre leurs morts [26]Dan. XII, 1-2.. La vallée de Josaphat se prépare pour le grand rassemblement des nations [27]Joël, III, 1. ; le mont des Oliviers va de nouveau [28]Act. I, 11. porter l’Homme-Dieu, mais cette fois comme Seigneur et comme juge [29]Zach. XIV, 4..
Offertoire (Ps. 129, 1-2.) :
Du fond des abîmes. je crie vers vous, ô Seigneur, Seigneur, exaucez, ma prière. Du fond des abîmes je crie vers vous, Seigneur.
L’acquittement du service que nous devons à Dieu est, de soi, bien au-dessous de la Majesté souveraine ; mais le Sacrifice, qui en fait partie chaque jour, l’ennoblit jusqu’à l’infini et supplée aux mérites qui nous font défaut, ainsi que l’exprime la Secrète de ce Dimanche.
Secrète :
Pour accroître notre zèle à vous servir, nous vous offrons, Seigneur, ce sacrifice de louange, afin que nous étant propice, vous acheviez en nous ce que sans mérite de notre part, votre grâce a commencé. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Communion (Marc. 11, 24.) :
En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous le recevrez et cela vous sera donné.
Entrés, dans les Mystères sacrés, en participation de la vie divine, demandons au Seigneur que nous ne soyons plus accessibles aux dangers d’ici bas.
Postcommunion :
Nous vous supplions, ô Seigneur notre Dieu, de ne pas supporter que ceux auxquels vous accordez la joie de prendre part au divin banquet, succombent dans les périls qui menacent l’humanité. Nous vous le demandons par Jésus-Christ Notre-Seigneur. »
Source Introïbo
Notes
1. | ↑ | Prov. XXIV, 16. |
2. | ↑ | I Petr. V, 3. |
3. | ↑ | Jean. 1, 4. |
4. | ↑ | I Jean. I, 1. |
5. | ↑ | I Thess. II, 13. |
6. | ↑ | Jean. V, 17. |
7. | ↑ | I Tim. VI, 20. |
8. | ↑ | II Tim. III, 2. |
9. | ↑ | I Tim. IV, 12. |
10. | ↑ | Tit. II, 7. |
11. | ↑ | I Cor. II, 16. |
12. | ↑ | Ibid. 17. |
13. | ↑ | I Cor. XI, 1-2. |
14. | ↑ | I Thess. I, 5-8. |
15. | ↑ | Eph. II, 20-22. |
16. | ↑ | I Cor. XIV, 3. |
17. | ↑ | Rom. XIV, 19. |
18. | ↑ | Philip, IV, 4-5 |
19. | ↑ | Hier, in Matth. cap. IX. |
20. | ↑ | Rom. XI, 25. |
21. | ↑ | Sap. VIII, 1. |
22. | ↑ | Matth. XV, 24. |
23. | ↑ | Eccli. XXXV, 21. |
24. | ↑ | Psalm. LXVII, 32. |
25. | ↑ | Luc. 1, 54-55. |
26. | ↑ | Dan. XII, 1-2. |
27. | ↑ | Joël, III, 1. |
28. | ↑ | Act. I, 11. |
29. | ↑ | Zach. XIV, 4. |
De toutes façons le remplacement est bien en action, d’ailleurs les islamo-gauchistes que sont ces collabeurs type Mamère/Cohn Bendit/Kev Adams/Polony prônent plus le PATRIOTISLAMIQUE que le vrai patriotisme économique, sachez ne pas vous laisser embobiner !