Un militant antifasciste, mis en examen dans l’enquête sur l’attaque et l’incendie d’une voiture de police en mai 2016 à Paris, a été remis en liberté, après dix mois de détention provisoire.
La cour d’appel de Paris a ordonné la remise en liberté d’Antonin Bernanos, principal suspect dans l’affaire de la voiture de police incendiée quai de Valmy à Paris, avec placement sous contrôle judiciaire.
« C’est une remise en liberté parfaitement justifiée, comme l’avait déjà ordonné trois fois le juge des libertés et de la détention », a assuré à l’AFP Jérémie Assous, l’un de ses avocats.
« Les magistrats ont fait prévaloir le sens des textes, c’est une décision rationnelle », a ajouté maître Hugo Lévy, qui avait plaidé sa demande de libération devant la chambre de l’instruction.
A trois reprises, le parquet de Paris avait répondu par un référé-détention pour suspendre cette mesure, et par deux fois, la cour d’appel avait ordonné son maintien en détention. Il est mis en examen, comme sept autres personnes, notamment pour tentative de meurtre sur policiers.
Les faits survenus le 18 mai 2016 avaient marqué les esprits. Une voiture de police avait été attaquée puis incendiée, près de la place de la République à Paris, lors d’une contre-manifestation qui avait dégénéré en marge d’un rassemblement contre la «haine anti-flics».
Les images de l’agression, largement diffusées, montraient plusieurs personnes cagoulées attaquant une voiture de police, l’une brisant une fenêtre, une autre frappant un policier à l’intérieur, une autre encore cassant la vitre arrière avec un plot. Enfin, un individu lançait un fumigène allumé dans la voiture, provoquant son embrasement et forçant les agents à en sortir.
Dans cette affaire, sept autres hommes sont également mis en examen notamment pour tentative de meurtre sur policiers et destruction et violences en bande organisée. Après la libération d’Antonin Bernanos, trois hommes restent en détention provisoire. Aucun n’est mis en cause pour avoir projeté le fumigène sur la voiture.
Les quatre premiers suspects, dont Antonin Bernanos et son frère cadet Angel, avaient été identifiés par un témoignage anonyme qui s’est révélé être celui d’un policier infiltré. Les avocats du dossier ont dénoncé une enquête à charge et irrégulière.
Antonin Bernanos est soupçonné d’avoir brisé la vitre arrière du véhicule à l’aide du plot métallique, ce qu’il conteste.
Le 30 mars, la cour d’appel doit rendre sa décision sur une demande d’annulation de sa mise en examen.
Source : RT