Moins connu que Cohn-Bendit ou Krivine, cet individu eut un rôle très important dans la révolution gauchiste qui a ravagé (moralement) la France en 1968.
Son itinéraire est aussi emblématique : de révolutionnaire enragé contre le capitalisme et surtout contre l’ordre traditionnel, à la vie rangée de satrape républicain socialo-libéral vivant sur le dos du peuple pendant des décennies. Pour ces gens-là les controverses économiques sont en réalité secondaires.
Il naquit dans une famille de Pologne, qui vint en France pour fuir « l’antisémitisme encore prégnant » dans ce pays après la guerre.
Ses parents « athées et anticléricaux à souhait » (écrivit-il), c’est-à-dire très anti-chrétiens, s’installèrent à Paris.
Ces immigrés remercieront eux aussi la France à leur manière…
« Le jeune Henri et son frère sont d’ailleurs inscrits à l’Hachomer Hatzaïr, un mouvement scout laïque, sioniste et socialiste. Ce sera sa véritable matrice politique, qui guidera ses futurs choix militants. » nous dit Le Monde.
Henri milita contre la France pendant la guerre d’Algérie.
Engagé au Parti communiste, il partit lors de la scission de 65 avec les trotskystes qui créent la « Jeunesse communiste révolutionnaire » autour d’Alain Krivine et de Daniel Bensaïd.
Il avait 24 ans en 1968 et avec cette organisation alors incontournable dans les facultés, il joua un rôle de premier plan dans la révolution soixante-huitarde, dont une majorité écrasante de leaders étaient eux-même juifs (comme le remarquait en 1988 Le Monde en relayant un colloque « officiel » qui s’interrogeait sur cette particularité). Il avait ensuite cofondé la LCR.
Au début des années 80, « il rencontre Laurent Fabius. Les deux hommes sont séduits l’un par l’autre. » « Pendant près de trente ans, Henri Weber sera un membre indéboulonnable de la direction socialiste, respecté et apprécié de tous ». (source) Il fut une tête pensante, très immigrationniste, de ce PS qui « façonna » pour le pire la France pendant des années.
Il fut sénateur de 1995 à 2004 et député européen entre 2004 et 2014, et entre autres négociateur des accords des libre-échanges avec les États-Unis…
Le coronarivus lui aura été fatal.