« Henry Lobel, lieutenant au 1er REP vient de nous quitter.
Son enfance se passe à Dieppe. Il commence le scoutisme très jeune, ce qui sera déterminant quand à la voie qu’il empruntera.
En 1942, il assiste au raid que les anglais mène sur Dieppe, il ira récupérer une mitrailleuse sur un avion anglais venant de se faire abattre par les allemands, la ramenant sur son vélo, ses parents la cacheront durant toute la guerre.
En pension à Montauban, il est dans une troupe d’éclaireur où le chef de troupe parle beaucoup de l’armée, de l’héroïsme etc., son rêve est de devenir officier paras-légions, nous sommes en pleine guerre d’Indochine.
Après avoir raté l’entrée à Saint Cyr, il veut partir se battre en Corée, mais son père l’incite à devenir sous officier. Il entre à l’école de Rouffach, où suite à sa formation il rejoint l’encadrement de cette institution en tant que cadre instructeur.
Il entre à Saint Cyr en 1956 en tant que sergent et finit major de promotion. Puis c’est le départ pour l’Algérie au sein d’un régiment d’infanterie métropolitaine. Premier contact avec ce pays et les combats qui s’y déroulent. Il assiste à la bataille d’Alger et est impressionné par le travail des paras. Son idée de devenir légionnaire ne l’a jamais quittée, il rejoint Sidi Bel Abbes quelques temps plus tard, et après un an de formation, rejoint enfin le 1er REP en tant que lieutenant.
Il est reçu au régiment par un certain Roger Degueldre qui lui fait visiter zéralda, mais surtout lui fait découvrir Alger de nuit. Déjà Degueldre se prépare à la clandestinité.
Il est affecté à la 2ème Cie avec à sa tête le Capitaine Ysquierdo. Il prendra la 2ème section dans laquelle il va obtenir des résultats à la hauteur de ses espérances. Il va aussi marquer de son empreinte ses légionnaires-parachutistes et les amener à se dépasser sans faiblesse et sans concession.
Henry Lobel arrive pendant l’opération Jumelle en 1959, grande opération de pacification en Kabylie où le régiment aura de magnifiques résultats au combat. Il participe aussi à l’action psychologique que l’armée mène pour se rallier la population.
Très vite arrive le putsch d’avril 1961, bien sur il y participe et est incarcéré au fort de Nogent avec les autres officiers putschiste. C’est à son initiative qu’est sorti le disque de chant du 1er REP, il avait enregistré sur cassette les choeurs d’officiers chantant la légion en prison.
Libéré, il est réintégré dans l’armée, hors régiments paras et légions bien entendu. Mais il n’a plus le même état d’esprit qu’avant le putsch, il est trop déçu par le gouvernement et l’armée. Il rejoint un régiment loyaliste à de Gaulle, le 27ème BCA en Kabylie. Par chance, il arrive à prendre le commandement du commando de chasse. Constamment sur le terrain, avec un état d’esprit à part du reste du régiment, il s’épanouit à ce poste. Ses harkis continuent à se battre même début 1962, quand l’abandon de l’Algérie n’est plus un secret pour personne. Il n’accepte pas le 19 mars 1962 et assiste révolté au désarmement des harkis, mais il a déjà quitté l’armée pour rejoindre l’OAS et vit en clandestinité, son désir de continuer le combat est trop fort, il n’acceptait pas l ‘abandon et la trahison, lui qui avait rejoint l’armée par idéal et par fierté.
Après cet épisode, il part vivre en Espagne où il finira ses jours, refusant de revenir s’installer en France, même après l’amnistie de 1968.
Honneur et fidélité, une devise définissant bien la voie qu’il a suivie tout au long de sa vie.
A Dieu lieutenant Hobel. »
Source Furia Francese