Ce politicien emblématique de la droite boomer qui a détruit la France, partisan du fameux « front républicain » contre le parti patriotique dans les années 80-90, vient de mourir des suites du coronavirus.
Vu chez E&R : « Présenté par la presse autorisée comme un « grognard parisien, un libéral partisan d’une droite décomplexée », Claude Goasguen restera surtout dans les annales comme un calculateur arriviste vendu aux intérêts du lobby le plus puissant de France.
Président du groupe parlementaire d’amitié France-Israel à l’Assemblée nationale, ce soutien inconditionnel d’Israël fut une sorte de pré-Manuel Valls de droite. D’ailleurs, en 2016, le sioniste catalan (alors ministre de l’Intérieur) avait accusé le sioniste toulonnais (alors maire du XVIe arrondissement de Paris) d’accointances avec l’extrême-droite : rivalité sur le terrain de la soumission ? Toujours est-il que si cet éphémère ministre de Jacques Chirac en 1995 a effectivement frayé avec [la droite nationaliste] dans ses jeunes années, c’est pour mieux expier sa faute tout au long de son parcours politique.
Adversaire acharné du FN de Jean-Marie Le Pen, ce proche de Meyer Habib a passé sa vie a donner des gages pour monter en grade, faisant de la lutte contre l’antisémitisme une priorité personnelle et allant jusqu’à déclarer les Palestiniens de « peuple sauvage de terroristes épouvantables » en 2011.
Favorable au renforcement de la loi Fabius-Gayssot et prophète d’une « immigration maîtrisée », cet amoureux de Marilyn Monroe fut également à la vie civile le beau-frère de Jean-Pierre Rosenczveig, trouble gauchiste impliqué dans l’affaire pédocriminelle du Coral et ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny…
Parmi les faits d’armes de Claude Goasguen, citons les innombrables services qu’il a rendu au B’naï B’rith (organisation maçonnique interdite aux goyim) de France lors de ses mandats municipaux à la tête du XVIe arrondissement de Paris, lui prêtant les salles de la mairie pour son salon du livre. Mais il savait aussi se coucher devant l’injonction d’un communiste qui lui demandait d’exclure tel livre politiquement incorrect :
Qui est Claude Goasguen ?
Portrait issu de l’Encyclopédie politique française, tome 2 d’Emmanuel Ratier (2005)
« Inspecteur général de l’Éducation nationale, né le 12 mars 1945 à Toulon (Var). Il est d’ascendance bretonne et corse. Fils d’un militaire stationné à Toulon qui devint ensuite employé de mairie, il envisagea de passer le concours de l’École Navale.
Il n’a jamais appartenu à Occident (contrairement à ce qu’indique Génération Occident de Frédéric Charpier, Seuil, 2005) mais il en fut très proche, militant à la FNEF et présidant la Corpo de droit d’Assas.
Il est donc « né dans l’Algérie française, homme du Midi, issu d’une famille de militaires » (Actualité juive, 6 juin 2002). Tout feu tout flamme, il est alors un fier défenseur de l’Algérie française. Ce que Le Monde se fera un plaisir de rappeler lorsqu’il deviendra ministre : « Claude Goasguen est d’ailleurs né en politique dans un monde plus radical que celui de la démocratie chrétienne, à la droite de la droite. »
« Amer et meurtri », comme il l’avouera, il monte à Paris et rejoint la très droitière Corpo de droit, reprenant la présidence illustrée quelques années auparavant par un certain Jean-Marie Le Pen. Il a toutefois totalement rompu avec ses options de jeunesse, s’étant engagé dans une défense absolue du sionisme le plus extrême. « Il y a une banalisation du FN encore plus dangereuse que les excès de langage de Jean-Marie Le Pen. C’est un parti qui ne repose pas sur la même conception politique que celle qui est la tradition démocratique de notre pays » explique-t-il à Radio J le 24 septembre 1995. Afin de « culbuter le FN », il préconise donc la constitution d’un « Front républicain avec les socialistes contre le Front national lorsqu’il est en passe de gagner les élections. ». Dans Valeurs actuelles du 12 juillet 1996, il se félicite que la gauche ait « fermé la porte d’un front républicain ». Il s’affirme alors hostile à des retraits sélectifs pour faire barrage au Front national lorsque celui-ci peut l’emporter et se félicite que « cela va obliger la majorité à régler les vrais problèmes et à ne pas tomber dans ce qui apparaît comme des combines politiques au moment des élections. » Il ajoute même « le discours anti-FN n’est pas une fin en soit : il convient de répondre aux questions d’un électorat qui se porte aujourd’hui vers des extrême sans issue. ». Le 3 février 1997, alors que Catherine Mégret est en passe de remporter la mairie de Vitrolles, il se prononce pour un Front républicain, affirmant que le candidat UDF Roger Guichard, qui pouvait se maintenir au second tour, « doit se retirer ». Et il parle de l’équipe socialiste de Jean-Jacques Anglade comme d’une équipe « qui sans doute n’est pas parfaite mais a le mérite de gérer démocratiquement sa ville ». Dans Valeurs actuelles du 19 juillet 1997, il explique qu’il faut « sortir de l’impasse de la diabolisation du FN, au profit d’une réflexion sereine et constructive […] S’il devait se produire des évolutions du type de celles que l’on a vues en Italie, il faudrait en tirer les conséquences politiques et ouvrir le dialogue ». À Tribune juive (5 février 1998), il confie : « Qui prendra contact avec le FN sera exclu de l’UDF […] débattre avec ses électeurs, oui, avec ses dirigeants, jamais […] Nous ne partagerons pas, nous ne partagerons nulle part en France le pouvoir avec le FN. » Et, en 2000, il sera l’un des soutiens de l’opposition à l’Autrichien Jörg Haïder. Il tentera même de priver le FN du bénéfice des fonds publics (10 avril 1998) en proposant de réformer l’article 4 de la Constitution.
Il soutient la candidature d’Alain Poher en 1969. Rallié au centriste, il le restera au sein du CDS puis de Force démocrate, jusqu’à devenir, en 1996, secrétaire général de l’UDF, mouvement qu’il quitte en 1998 pour rejoindre Démocratie libérale. Entre-temps, il fut le protégé de l’ex-MRP Eugène Claudius-Petit (dont il sera le suppléant en 1978), présidera le mouvement de jeunesse du Centre Démocratie et Progrès, rejoindra le CDS en mai 1977, à sa création.
Assistant, maître-assistant, maître de conférence puis doyen à la faculté de Paris XIII-Villetaneuse (de 1971 à 1986, un vrai record), il sera épargné par l’épuration socialiste de 1981.
Inspecteur général de l’Éducation nationale en 1987, recteur d’académie et directeur du Centre national d’enseignement à distance de 1987 à 1991, il sera donc maintenu sous la gauche alors qu’il n’avait jamais fait mystère de ses engagements, étant même conseiller technique de René Monory en 1986. Il conduit donc en parallèle une carrière politique : il échouera à s’implanter en Eure-et-Loir puis dans les Ardennes, où il échouera malgré l’appui de Pierre Méhaignerie, qu’il a largement contribué à faire élire à la présidence du CDS (en succédant à Jean Lecanuet), avant de rejoindre finalement Paris. Conseiller de Paris depuis 1983 (d’abord au titre du XIVe arrondissement), conseiller régional d’Ile-de- France de 1986 à 1993, adjoint au maire de Paris à partir de 1989 (aux relations internationales, ce qui permet de voir régulièrement Chirac lors des voyages, en dehors de la petite cours qui entoure le patron du RPR), il anime notamment le Club du Ranelagh.
En octobre 2002, il devient président de l’UMP au Conseil de Paris après avoir affronté Jean-François Legaret, devenant le chef de l’opposition municipale à Bertrand Delanoë. Auparavant, il avait fait scission du groupe UDF du Conseil de Paris, emmenant avec lui en 1990 quelques élus. Suppléant de Jacques Toubon, tant en 1988 qu’en 1993, il entre cette année-là à l’Assemblée nationale, à la suite de sa nomination comme ministre de la Culture. Secrétaire général adjoint du CDS en janvier 1994 puis en novembre 1995 délégué général de l’UDF et porte-parole, il avait été l’un des rares centristes à soutenir dès l’origine, non Edouard Balladur, mais Jacques Chirac pour le Palais de l’Élysée. L’ex-maire lui en sera gré et le protège : Goasguen devient ministre chargé de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la citoyenneté en 1995. Mais il doit quitter le gouvernement dès novembre, faisant partie de la première charrette des « Jupettes ».
Comme ministre, son action aura été pratiquement neutre : entendant proposer des plans de réforme, cet universitaire se fera systématiquement « barrer » par les énarques, Alain Juppé en tête, Yves Cabana, autre énarque, en second : la seule raison d’être de Cabana est d’avoir été placé à son poste pour contrôler Goasguen. Cabana, inspecteur des Finances, a été le directeur de cabinet du secrétaire général du RPR. Comme l’écrira L’Événement du jeudi (25 juillet 1996), « ce chargé de mission s’emploiera avec une incontestable efficacité à vider le projet Goasguen de sa substance ». En revanche, il imposera une action : surveiller les trois villes gérées par le Front national afin que ces communes « ne puissent devenir une vitrine communale des idées les plus aberrantes de ce parti. Dans le cas de non-respect des lois, le préfet devra systématiquement déférer de tels actes, pour sursis à exécution, à la censure des tribunaux administratifs. »
En 1997, il devient, grâce au soutien de Jacques Chirac, député de la 14e circonscription de Paris (XVIe arrondissement) : il obtient en effet 56,29 % face au député sortant dissident UDF-Adhérents directs Georges Mesmin. Il se rangera derrière Jacques Toubon en mars-avril 1998, lorsque ce dernier tentera un putsch contre le maire de Paris, Jean Tibéri. En juin 2002, il est réélu, dès le premier tour, avec 61,18 %. Membre du comité d’orientation de la campagne de Jacques Chirac en 2002, il est également secrétaire général du Centre d’études politiques et parlementaires depuis 1983 et président du cercle d’études pour Paris depuis 1987. En juin 2002, il devient deuxième vice-président de l’UMP.
Le B’naï B’rith de France lui a décerné, à l’unanimité, le prix des droits de l’homme 2005 pour son engagement auprès de cette association, sa lutte contre l’antisémitisme et son soutien à l’État d’Israël (Le Parisien, 1er mars 2005). »