Dans l’Alsace, le témoignage effrayant et émouvant d’un artisan de la rue de Bâle, à Mulhouse, l’une des villes les plus envahies de France.
Il décrit l’insécurité mais aussi le fait que les commerces illégaux pulullent sans être inquiétés, alors que les honnêtes Français sont emm…dés par les actes administratifs…
« « Tenez, goûtez-moi ce macaron. C’est mon baroud d’honneur. J’y pensais depuis longtemps. Alors je les fabrique pour mes derniers jours. Jusqu’à dimanche. » Le sourire de Thierry Bucher est las, la voix mal assurée, submergée par l’émotion de quitter une pâtisserie qu’il a reprise il y a plus de 20 ans. […]
Trois fois de suite des jeunes se sont battus devant chez moi. J’ai passé l’après-midi à appeler la police. Ils arrivent, les jeunes s’envolent et ils recommencent. Moi, pendant ce temps, je ne travaille pas. La semaine dernière on a aussi eu une voiture incendiée. Rue de Bâle, c’est nouveau… Et je ne parle pas du trafic de drogue. L’autre jour, des types échangeaient de la drogue devant la pâtisserie. J’appelle la police qui me demande s’il y a un trouble à l’ordre public. Comme pour eux ça ne semblait pas être le cas, ils ne sont pas venus. Moi si je roule à 60 à la place de 50, on me verbalise. J’imagine que c’est parce que je trouble l’ordre public… […]
En 20 ans, le quartier s’est métamorphosé. Quand j’étais môme, la rue de Bâle était une très belle rue, comme l’avenue Aristide-Briand, d’ailleurs. C’était l’endroit où on nous emmenait au moment de Noël. […] Mais, depuis deux ans il y a des ouvertures d’enseignes sans autorisation. Quand on avertit la mairie, la réponse c’est qu’ils ne peuvent rien faire tant que le commerce n’est pas ouvert. Que c’est long, qu’il y a des lois à respecter. Ce sont ces commerces qui amènent de l’insécurité, des bagarres, du trafic de drogue. »
Un autre commerçant, vendant des vêtements en face du pâtissier et présent depuis 45 ans, confirme :
« Aujourd’hui, on comptabilise huit commerces ouverts illégalement sur 50 mètres. […] j’ai une baisse de mon chiffre d’affaires de 50 % et ça a commencé il y a quatre ans. J’ai des clients qui me disent « livrez-nous notre vêtement à domicile, on a peur de venir chez vous. » »