Le Syndicat de la magistrature a des secrets finalement assez mal gardés… Car un «juge apolitique et non syndiqué», qui accompagnait un collègue au siège du Syndicat, a découvert un «mur des cons» dans la «salle principale du local syndical». Il s’agit d’un gigantesque panneau surmonté d’un écriteau sur lequel est écrit : «Mur des Cons». On y découvre de nombreux portraits de personnalités politiques, majoritairement de droite : Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Édouard Balladur, Nadine Morano, François Baroin, Luc Chatel, Michèle Alliot-Marie, Luc Ferry, Eric Besson, Christian Jacob, Brice Hortefeux, ou encore Patrick Balkany. Les journalistes et les patrons de presse ne sont pas oubliés non plus : Éric Zemmour, Étienne Mougeotte, Patrick Le Lay, Yves Thréard, Béatrice Schoenberg, David Pujadas . Ou encore des pseudos intellectuels : Jacques Attali, Alain Minc, Guy Sorman, Alexandre Adler.
Et les magistrat syndiqués peuvent à leur guise rajouter sur le mur de nouvelles personnalités publiques à honnir, pourvu qu’il se soit assuré auparavant qu’elles ne figurent pas encore dessus.
Ce qui est en jeu dans cette affaire, c’est évidemment l’indépendance de la justice. Quelle que soit en effet la ligne politique des personnalités reconnues sur le tableau, il est une constante qui apparaît : aucune n’est encartée à gauche, ou bien elle a collaboré à un gouvernement de droite. Et pour cela, elles sont publiquement honnies par la magistrature. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les personnalités publiques conspuées sur le « mur des cons » ne sont pourtant que très modérément à droite : c’est dire où se situe le centre de gravité politique de la magistrature. Car on a beau chercher désespérément, Caroline Fourest n’apparaît pas sur le mur… «Imaginons qu’un syndicat de magistrats de droite ait fait une liste de «salopards» de gauche : vous imaginez les réactions ? C’est un scandale absolu», s’indigne en effet Étienne Mougeotte.