Nous évoquions récemment les accusations israéliennes à l’encontre de la Syrie: celle-ci aurait livré des missiles de moyenne portée (300 kms pour la version B) SCUD au Hezbollah libannais, tout comme l’Irak détenait des armes de destruction massives.
Si ce prétexte pourrait servir de prétexte pour lancer cet été une nouvelle offensive de Tsahal contre le Liban, une autre piste est à explorer: le prix Nobel de la paix Barack Obama a demandé au congrès américain de débloquer 205 millions de dollars à destination d’Israël; ce fond devant servir à la mise en place d’un système de défense anti-missiles.
« Le président reconnaît la menace [due aux] missiles ou les roquettes lancées par le Hezbollah ou le Hamas, et a donc décidé de demander un financement […] du système israélien de défense contre les missiles de courte portée », a précisé un porte-parole de la présidence américaine, Tommy Vietor.
Si ce financement concerne les armes de courte portée et ne concerne pas les SCUD, il n’est pas à exclure que les Israéliens ne cherche à être dotés d’un système de défense contre ce risque (type missiles PATRIOT). Ce qui correspondrait davantage à une parade contre une hypothétique frappe iranienne. Celle-ci, selon toute vraisemblance, ne se produirait que dans un cadre de contre-attaque, par exemple à une frappe de l’État hébreux sur Natanz ou Arak, site de recherche nucléaires.
François Bon
« Le grand frère ».
La diabolisation à la fois du Hezbollah chiite et de la Syrie alaouite par l’état hébreu ne présage rien de bon. Dans l’hypothèse d’un conflit direct avec l’Iran, il aurait peut être été plus utile de ménager ses proches voisins plutôt que de tendre encore plus les relations avec ceux-ci, en les présentant comme des potentiels agresseurs. L’assentiment des USA à cette politique de diabolisation, qui c’est traduit par l’octroi de subventions militaires, laisse entendre que Tsahal se tient près à l’attaque. Peut être ont il prévus de passer à l’offensive par surprise et sous peu, avant que les négociations avec l’Iran ne débouche sur un inévitable compromis sur le dossier du nucléaire. En menant l’offensive de façons vigoureuse dans le sud Liban contre le Hezbollah armé par la Syrie, Israël enverrait un message fort à la république des mollahs. Ils affirmeraient ainsi que, même si les puissances occidentales ont acceptées un compromis aussi utile qu’inévitable sur la question du nucléaire iranien, jamais Israël n’accepterait qu’un état du proche orient puisse se doter de l’arme atomique. Nous ne sommes pas à l’abri d’une invasion du sud Liban par l’armée de Tsahal cet été !!