Au moins 126 personnes, dont 68 enfants, ont été tués samedi alors qu’ils attendaient dans des bus. Les habitants venaient de sortir de leurs villages, assiégés depuis cinq ans. Les images d’Abd Alkader Habak témoignent.
À Rachidine, une localité proche d’Alep, dans le nord de la Syrie, 75 bus attendaient samedi en milieu d’après-midi sur le bas-côté de la chaussée. À bord, plusieurs milliers d’habitants des villages chiites de Foua et Kafraya qui venaient d’être évacués, après avoir été assiégés pendant plusieurs années par des rebelles sunnites. La fin d’un long cauchemar. En même temps, des insurgés et des habitants de Madaya et Zabadani, près de Damas, devaient eux aussi sortir de leurs localités, assiégées cette fois par le régime, avant de prendre la route vers la province d’Idleb au nord-ouest de la Syrie.
Mais un kamikaze à bord d’une camionnette piégée a lancé son engin de mort contre les évacués de Foua et Kafraya. Scènes d’horreur autour des bus. Outre une centaine de morts, dont 68 enfants, parmi les habitants des deux villages chiites, des travailleurs humanitaires et des insurgés ont également péri dans cet attentat, l’un des pires en six ans de guerre civile. L’ONU s’est dite «horrifiée». De son côté, le pape François a dénoncé «une ignoble attaque». L’attentat n’a pas été revendiqué, mais il porte la marque des groupes djihadistes, puissants dans leur fief d’Idleb.
Source : Le Figaro