Le patriarche Syriaque d’Antioche et de tout l’Orient était à Toulon le 2 juin, à la rencontre des réfugiés chrétiens Irakiens, Syriens et Libanais… L’occasion pour lui de dénoncer le comportement occidental dans sa région dans un entretien accordé à Var Matin. Un nouveau cri d’alarme sur la situation des chrétiens en Syrie.
Quelle est aujourd’hui la situation des Chrétiens en Syrie ?
La situation est dramatique. Ce n’est pas seulement de l’inquiétude, nous sommes dévastés par ce qui arrive. Il ne s’agit plus de savoir comment on pourrait améliorer nos conditions de vie, mais d’une lutte pour notre survie. On peut parler d’hécatombe, avec la complicité des Occidentaux, qui se disent pourtant défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme.
Comprenez-vous la position de la France en Syrie, différente d’en Irak ?
Non, le changement d’attitude de la France nous attriste, car Daech est le même en Irak et en Syrie. L’opposition modérée n’existe pas en Syrie. Les chrétiens et les autres minorités sont très menacés. Et ils se trouvent impuissants, ils ne peuvent pas garder leur foi dans les villages conquis par les hordes barbares de l’État islamique. La situation est alarmante car nous n’arrivons pas à convaincre les puissants de ce monde à intervenir pour établir un vrai dialogue. L’Amérique et l’Union européenne mènent une politique hypocrite et machiavélique.
Quel message voulez-vous faire passer aujourd’hui à la France ?
Je ne suis pas un homme politique, je suis un homme d’Église. Je suis venu prier avec les miens, ceux qui ont été déracinés de leur terre. Et les féliciter d’être accueillis par la France, une nation de liberté, égalité, fraternité. Nous sommes très reconnaissants envers les catholiques français, qui nous ont témoigné leur solidarité.