Il y a quelques jours, des militants écolos du groupuscule Alternatiba décrochaient le portrait de Macron dans la mairie de Rouillon (Sarthe), pour protester contre la politique anti-écologique du gouvernement. Un journaliste du torchon Maine Libre était présent pour « couvrir » l’opération (médiatiser la propagande). Signe des temps, alors que les pouvoirs politiques ont toujours pris garde de ne pas trop toucher à un journaliste bon teint, Bruno Cortier a été convoqué par la gendarmerie car il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de vol en réunion ». Alors que le syndicat ultra gauchiste des journalistes (SNJ) a fait un communiqué de presse pour se plaindre des méthodes d’investigation. Retropedalage du parquet, Cortier reçoit finalement une nouvelle convocation une heure avant son rendez-vous, pour être entendu en tant que « témoin ».
Trouvé sur l’Express : « Cette affaire est révélée le 2 avril par le SNJ, le Syndicat national des journalistes. Elle a de quoi surprendre. Tout part d’un article publié le 24 mars 2019, sur le site du journal régional Le Maine libre. Il s’intitule « Le portrait du président décroché à la mairie », et il est signé du journaliste Bruno Mortier, 61 ans. « C’est une opération coup de poing que la branche militante Action non violente-Cop 21 d’Alternatiba (ANV-COP 21) a menée samedi matin [le 23 mars ] à la mairie de Rouillon, écrit-il. Une dizaine de militants ont fait irruption, vers 10 h 30, à l’Hôtel de ville où ils ont symboliquement décroché le portrait d’Emmanuel Macron. »
Décrocher des portraits du président français Emmanuel Macron, c’est le dada de l’organisation depuis le lancement de leur nouvelle opération, le 21 février dernier. Le but ? Signifier, de manière symbolique, que le président n’a rien fait en matière climatique et environnementale depuis le début de son mandat. Et voilà plus d’un mois, donc, que la presse ne cesse de rapporter les exploits de ces militants dans les mairies françaises, que ce soit à Paris, à Mauléon, ou à Lyon.
Trois gendarmes à la porte du journaliste
Oui mais voilà : le 2 avril, Bruno Mortier voit débarquer chez lui trois gendarmes, raconte-t-il à L’Express. « Ils avaient une convocation à la main, sur laquelle l’intitulé est ‘vol en réunion’. » L’Express, qui a pu consulter ladite convocation, est en mesure de confirmer que le journaliste est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de vol en réunion. » Il sera d’ailleurs entendu ce mercredi, à 14 h 30.
Pourtant, c’est bien en tant que journaliste que Bruno Mortier a été envoyé le samedi 23 mars à la mairie de Rouillon, afin de vérifier si le happening annoncé par ANV-COP 21 allait bien avoir lieu. Une fois sur place, tout s’est très bien passé, sans heurt. « Les activistes sont entrés dans la mairie, les portes étaient ouvertes parce qu’il y avait une exposition. Tout était vraiment très calme, raconte le journaliste. J’ai fait des photos quand ils ont mis le portrait d’Emmanuel Macron dans une poche spéciale pour ne pas l’abîmer, puis je suis allé voir la secrétaire de mairie pour lui dire que j’étais journaliste et que j’étais venu couvrir l’événement. » »