Ce ne sont pas seulement quelques transfuges qui quittent le PS pour En Marche!, c’est tout un parti qui voudrait manger dans la même écuelle que l’ancien banquier de Rothschild.
« Il avait le sentiment qu’il était lui-même porteur du renouveau et qu’il pouvait conduire la recomposition politique. C’est donc son renoncement qui la permet… Dans la future majorité, le président jouera évidemment un rôle important. » Aïe aïe aïe, qui est donc ce monsieur qui dit à haute voix dans L’Opinion que François Hollande pourrait peser sur l’éventuel mandat d’Emmanuel Macron si celui remporte l’élection présidentielle en mai ? L’un des meilleurs amis du chef de l’Etat, l’avocat proche du PS Jean-Pierre Mignard.
« Pas de ralliement collectif »
Au-delà du cas du président, son ancien ministre commence à être mal à l’aise avec tous les ralliements en fanfare de proches et d’élus du PS. L’aile droite du parti, « les réformateurs », a dû freiner des quatre fers la semaine passée, alors qu’une tribune était prête pour annoncer officiellement le soutien d’une vingtaine de députés socialistes à l’ancien ministre de l’Economie.
Pas de publication finalement, « il n’y aura pas de ralliement collectif », nous disait Christophe Caresche, député PS du Cantal qui a déjà acté son soutien à Macron. Plutôt des initiatives individuelles et étalées dans le temps, finalement.
Le Drian sous peu, Ayrault et Baylet dans la foulée ?
C’est une demande du candidat lui-même, qui ne veut pas être perçu comme l’héritier politique de François Hollande. « Il ne souhaite pas qu’on lui colle l’étiquette du sortant, bien qu’il le soit en tant qu’ex-ministre de l’Economie, mais il fait tout pour que les électeurs l’oublient », souligne le politologue Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Centre de recherches politiques de Sciences Po.
Parmi les poids lourds du quinquennat Hollande, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, pourrait franchir le pas pro-Macron sous peu. Il l’aurait signifié au président le 8 mars, et celui-ci lui aurait demandé d’attendre le 20 mars, date de la publication de la liste officielle des candidats par le Conseil constitutionnel, pour officialiser la chose, selon le JDD et BFM TV.
La règle s’applique aux autres ministres tentés par le candidat d’En Marche !, comme Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, qui attendrait la même date selon France 3, ou Jean-Marc Ayrault, aux Affaires étrangères, qui s’interroge à haute voix en précisant que « le candidat qui se rapproche le plus de [ses] convictions, à l’heure actuelle, c’est Emmanuel Macron ».