« Dans un document présenté aux syndicats, le fabricant de pneumatiques dresse un diagnostic inédit de ses usines en France faisant apparaître une nette dégradation de la compétitivité, pour quatre sites notamment.
[…] Dans l’atelier de Clermont-Ferrand, qui fabrique les pneus qui brillent sur les circuits, les machines accusent leur âge. On en trouve même sur lesquelles est inscrite la date de mise en service : 1921, année de l’ouverture de la grande usine clermontoise de Cataroux. Le parc de machines est « obsolète » et « de moins en moins adapté au besoin produit », constate un document interne de la direction, daté de septembre 2019, que Le Monde s’est procuré.
Si les 560 salariés du C2 – le nom de leur atelier dans le jargon de Bibendum – ont un savoir-faire reconnu, leur absence de « culture de productivité » est notoire. Résultat, les coûts de production sont sans commune mesure avec les standards de Michelin. Un cas isolé parmi les 15 sites industriels français du groupe ? En réalité, non. Le numéro 2 mondial du pneu est en fait confronté à une crise de compétitivité en France.
L’évolution des marchés du pneumatique et la pression concurrentielle « ne permettent pas d’envisager le maintien, à terme, d’un tissu industriel pneumatique aussi dense en Europe de l’Ouest », tranche ce diagnostic qui a été présenté aux syndicats début septembre. En France, outre l’atelier de Clermont-Cataroux, trois autres usines sont sur la sellette : celles de Cholet (Maine-et-Loire, pneus tourisme et camionnette), de la Roche-sur-Yon (Vendée, poids lourds) et d’Avallon (Yonne, rechapage poids lourds). Ces quatre sites représentent environ 2 000 emplois sur les 23 000 salariés que compte le groupe en France. […] » (source)
Mouais… Comment se fait-il que Michelin – qui a dégagé en 2018 un bénéfice global de 1,68 milliards d’euros (et autant l’année d’avant) – n’est pas été capable de moderniser ces usines et ces machines au fil des décennies ?!